En promettant au consommateur de commander ses produits préférés en un clic, Amazon a fait preuve d’audace et d’innovation. Cependant, cette nouvelle habitude d’achat pose des problèmes pour les stratégies commerciales des distributeurs.
Cela fait plus d’un an déjà, que le Dash Button est commercialisé par Amazon aux Etats Unis. Depuis plusieurs mois, le déploiement s’effectue progressivement en Europe. Les marques sont de plus en plus intéressées par cette nouvelle forme de consommation. Rappelons pour celles et ceux, qui l’ignorent encore, que ce Dash Button est un bouton, que vous placez où vous le souhaitez dans votre domicile, et à chaque pression, le bouton se connecte automatiquement au site d’Amazon et commande le produit sélectionné. Un Dash Button, un produit. On ne doute pas que d’ici quelques semaines (ou quelques mois tout au plus), ce bouton de commande pourra permettre la commande de plusieurs références.
Il s’agit bien de court-circuiter les canaux de distribution classique ou même électronique. Le consommateur n’a pas l’impression de s’engager dans un acte d’achat mais juste de répondre à un besoin. L’expérience client est révolutionnaire et séduit déjà de nombreux clients du géant mondial de l’e-commerce.
Sur Internet comme dans un point de vente traditionnel, le processus d’achat nécessitait de connaître les comportements des clients, depuis l’achat d’impulsion jusqu’à l’achat réfléchi et raisonné. Avec cette nouvelle approche, le client se trouve au cœur de la relation commerciale, puisqu’il lui est donné la possibilité de se libérer des intermédiaires. Si le Dash Button permet de supprimer ou tout du moins réduire de manière conséquente le besoin de réflexion des clients, il garantit aussi aux entreprises de le fidéliser plus facilement.
En France, où le système a été lancé à la mi-novembre 2016, 42 marques ont déjà succombées aux promesses de ce bouton de commande. Si il ouvre de nouvelles voies pour les commerçants engagés dans l’omni canal, cette nouvelle habitude de consommation pose aussi un certains nombres de défis, qu’il faudra relever avant d’envisager une généralisation de ce Dash Button.
Un de ces défis relève de la fidélisation même des clients. Certes, en adoptant le Dash Button, le distributeur s’offre la fidélité du client en ce qui concerne un nombre restreint de références. En revanche, il s’interdit toute forme de communication ou de préconisation, puisque par nature, le Dash Button permet un achat instantané, presque compulsif. Serait-ce à dire que le cross merchandising est de l’histoire ancienne, ou que les stratèges du commerce sont disposés à abandonner le levier des ventes complémentaires pour booster leur développement ? Il faudra bien se poser la question, car si Amazon a ouvert la voie, d’autres suivent déjà et les consommateurs modernes, de plus en plus friands de solutions connectées, semblent apprécier le concept.
Et vous, avez-vous déjà envisagé le recours à cette nouvelle forme de vente impulsive ? D’après vous, existe-t-il d’autres freins au développement de cette dernière ?