Ne pas risquer, c’est stagner

11 octobre 2021

Ne pas risquer, c’est stagner

Échaudées par des initiatives malheureuses liées à la témérité de quelques décideurs, ou sensibilisées par les scandales qui ont secoué le monde des affaires, de nombreuses entreprises ont développé des processus, et plus généralement une culture, visant à maîtriser leurs risques. Ces efforts louables ont très souvent porté leurs fruits. Ce faisant, beaucoup d’organisations en sont venues à institutionnaliser la prudence, au point de mettre en danger leur capacité d’initiative. Elles paient ainsi un lourd tribut en termes de capacité d’innovation, de réactivité face aux changements rapides de l’environnement, ou encore d’aptitude à saisir les opportunités. Alors, prenons des risques, mais faisons-le de façon intelligente.

La prise de risque, pilier de l’entreprise

On l’oublie souvent mais la prise de risque est inhérente à la nature même de l’entreprise. La figure de l’entrepreneur, depuis l’origine, nous le présente comme un être certes calculateur mais qui n’hésite pas à prendre des risques. Ainsi à la fin du 19ème siècle, ce sont les membres de grandes familles aux États-Unis et en Europe qui ont bâti des empires industriels ou financiers. Aujourd’hui, on retrouve cette figure chez des entrepreneurs américains, partis de rien et qui ont construit de grandes entreprises prospères, comme Bill Gates ou Jeff Bezos. De même, les start-ups de la Silicon Vallée, notamment dans le digital, empruntent le cheminement identique des entrepreneurs pionniers d’antan.

Des bouleversements constants de l’environnement externe

La prise de risque fait donc partie intégrante de la vie des entreprises, elle repose essentiellement sur les décisions du chef d’entreprise qui peuvent conduire à la réussite où à l’échec. Pourtant, dans la deuxième partie du 20ème siècle et encore davantage en ce début de 21ème siècle, des évènements considérables ont bouleversé en profondeur l’environnement des entreprises.
Au cours de la période faste dite des Trente Glorieuses dans les pays développés, les entreprises pouvaient croitre et prospérer dans des eaux calmes. Aujourd’hui rien de tout cela, c’est la tempête qui domine.

Parmi ces changements, on peut en lister quelques-uns pour mesurer l’ampleur des bouleversements survenus : internationalisation des économies nationales puis mondialisation qui voit circuler sur toute la planète les biens /services, la monnaie / les actifs financiers et l’information ; l’accélération du progrès technique raccourcit le cycle de vie des produits voire les rend obsolètes ; l’arrivée sur la scène mondiale de nouvelles nations (Asie du Sud-Est), Inde, Chine dont les entreprises sont très agressives commercialement ; troubles géopolitiques dans diverses régions du monde.

Devant de telles mutations, les risques encourus par les entreprises (organisationnels, environnementaux, financiers) se sont accentués, surtout, pour celles qui sont confrontées directement à la concurrence internationale. Mais alors que faire pour parer à cette avalanche de risques. Les entreprises, sous la pression des évènements, ont développé des outils pour tenter de les prévenir ou au moins d’en atténuer les effets.

La gestion des risques

Pour face à cet environnement turbulent et facteur d’instabilité pour les entreprises, celles-ci ont mis en place des politiques de gestion des risques. Par gestion des risques, on entend l’introduction de méthodologies, processus et outils destinés à faire face à une multiplicité de risques (risque de marché, risque de crédit, risque opérationnel risque politique ou réglementaire…) pour anticiper les conséquences et les atténuer le cas échéant. Il faut y ajouter les systèmes de veille et d’intelligence économique, la prospective. Une identification des risques permet de mettre en place une meilleure stratégie.

Cependant, toutes les entreprises ne sont pas placées sur le même pied d’égalité en matière de gestion des risques. Les grands groupes sont avantagés grâce à leurs moyens ; on trouve dans les organigrammes le poste de Risk Manger chargé d’animer le système de gestion des risques et la cellule de crise en cas de besoin, face à des PME et TPE souvent démunies. Il est vrai que les pouvoirs publics contribuent à diffuser la culture de gestion du risque dans les entreprises.

Un renouveau avec la nouvelle génération

Ces dernières années, l’excès de prudence, a mené les entreprises à développer un comportement frileux face à la prise de risque voire une aversion au risque marquée. Une telle attitude dans le contexte actuel, de vive concurrence mondiale et de révolution technologique, est suicidaire pour les organisations.

Cependant, un vent nouveau souffle porté par la jeune génération (génération Y) et invite à l’optimisme dans la mesure où cette génération est prête à relever tous les défis entrepreneuriaux malgré un contexte de crise.

L’échec n’est pas une fatalité. Il permet de faire grandir l’entreprise et de mieux s’armer. La réussite n’existe pas sans la prise de risque. Aussi, adopter une gestion des risques adaptés au profil de votre entreprise vous permettra de pouvoir anticiper.

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