Joana Vasconcelos, une vision audacieuse pour les 70 ans de la BRAFA

29 janvier 2025

<strong>Joana Vasconcelos, une vision audacieuse pour les 70 ans de la BRAFA</strong>

Photo BRAFA 2025- A&R Fleury © Emmanuel Crooy

Par Thierry DIME

Comme chaque mois de janvier, les passionnés d’art convergent vers les Palais 4 et 5 de Brussels Expo pour la BRAFA, ce rendez-vous incontournable où se mêlent le faste, la créativité et l’histoire. Mais cette année, l’atmosphère est singulièrement vibrante. La foire célèbre son 70e anniversaire et, pour marquer l’événement, elle a choisi de confier son identité visuelle et artistique à une figure emblématique : Joana Vasconcelos.

Joana Vasconcelos

Joana Vasconcelos @ BRAFA 2025

Première femme à être une invitée d’honneur de la « BRAFA », Joana Vasconcelos n’est pas simplement une artiste, elle s’impose comme une figure majeure de l’art contemporain, une créatrice qui transcende les frontières entre l’art, la culture populaire et la critique sociale. Née en 1971 à Paris et basée à Lisbonne, Vasconcelos est une artiste portugaise dont les œuvres monumentales et immersives redéfinissent notre rapport aux objets du quotidien, à la mémoire collective et à l’espace public. Ses créations, souvent composées d’objets domestiques ou industriels réinterprétés, sont à la fois festives et incisives. Elles mêlent humour, ironie et poésie pour interroger les normes sociales, les stéréotypes culturels et les contradictions de notre époque. Parmi ses œuvres les plus emblématiques figurent A Noiva (La Mariée), un lustre monumental réalisé à partir de tampons hygiéniques, ou encore Coração Independente (Cœur Indépendant), une sculpture en forme de cœur recouverte de couverts en plastique. Joana Vasconcelos est également connue pour ses Valkyries, des installations textiles immersives et organiques qui envahissent l’espace, inspirées des figures mythologiques nordiques.

À la BRAFA, elle ne se contente pas de présenter des œuvres ; elle propose une vision, une célébration de l’art sous toutes ses formes. Et si cette 70e édition est destinée à entrer dans l’histoire, c’est en grande partie grâce à la présence lumineuse et audacieuse de cette artiste hors du commun.

Entre le passé et le présent

© Boon Gallery- Günther Uecker (Germany, Wendorf 1930)

La BRAFA, c’est aussi un miracle de l’éphémère. Ce musée temporaire réunit 130 exposants venus de 16 pays, où chaque stand est une porte ouverte sur un univers unique. Des pièces rares, parfois jamais exposées au public, et destinées à disparaître aussitôt dans des collections privées. Chaque visiteur, qu’il soit amateur d’art chevronné, collectionneur averti ou simple curieux, sait qu’il assiste à un moment unique, à une rencontre qui ne se reproduira jamais. Et c’est bien là le charme paradoxal de la BRAFA : offrir des œuvres intemporelles dans un cadre qui, lui, s’efface au bout de quelques jours. Ce fragile équilibre entre le fugace et l’éternel attire des dizaines de milliers de visiteurs chaque année, avec un record de 67 000 en 2024. Cette année encore, la sélection des galeries témoigne de la diversité et de la richesse du monde de l’art. Des antiquités aux œuvres contemporaines, en passant par le design et l’art moderne, la BRAFA est un pont entre les époques, les styles et les sensibilités.

Loin de se limiter à un événement commercial, BRAFA 2025 nous rappelle que l’art est un dialogue constant entre les âges. Une sculpture grecque dialogue avec une toile cubiste. Une gravure ancienne trouve un écho dans une installation contemporaine. Ce dialogue, fait de contrastes et d’harmonie, nous interpelle, nous émerveille et nous éduque. Et pour cette édition anniversaire, la BRAFA 2025 dépasse son rôle traditionnel pour devenir un véritable manifeste de l’art et de la culture. En mettant Joana Vasconcelos à l’honneur, la foire invite chacun à repenser sa relation à l’art, à la modernité, et, surtout, à la fugacité de l’instant.

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