Pas de morosité sur les marchés obligataires

31 octobre 2023

<strong>Pas de morosité sur les marchés obligataires</strong>

Photo April LaRusse © BNY Mellon IM

Par April LaRusse, responsable des spécialistes en investissement chez Insight Investment (BNY Mellon IM)

Les marchés obligataires offrent des rendements de plus en plus attrayants et des opportunités d’investissement positives, malgré les craintes de récession, l’inflation persistante et la hausse de la volatilité.

Alors que les marchés mondiaux et les banques centrales sont aux prises avec une hausse de l’inflation, les investisseurs obligataires ont bénéficié de rendements parmi les plus élevés depuis des années. Les obligations font leur retour, malgré l’incertitude qui plane sur l’économie mondiale et le risque de récession d’une part et de montée de la volatilité d’autre part. Non seulement la hausse continue des rendements, mais aussi la plus grande résilience du marché acquise, selon elle, au lendemain de la crise financière mondiale.

L’embellie est observée sur les marchés obligataires depuis le début de l’année

Les marchés de la dette d’entreprise ont démarré l’année en force, dans un contexte de hausse des rendements et de spreads particulièrement attrayants par rapport aux emprunts d’État. Il est rassurant de constater qu’au vu des rendements élevés en termes relatifs, les investisseurs obligataires bénéficient d’une assez bonne protection. En outre, pour les émetteurs, le niveau de protection associé aux points morts semble également satisfaisant en règle générale.

Malgré ce tableau réjouissant, des menaces existentielles pesant sur le marché peuvent être decellé, dès lors que l’inflation produit ses effets et que le coût de la vie reste très élevé. On peut être surprise par le calme apparent qui règne sur les marchés. Alors que des banques centrales telles que la Réserve fédérale américaine ont relevé leurs taux d’intérêt afin de lutter contre l’inflation, les économies occidentales ne sont, quant à elles, pas encore entrées dans la récession largement anticipée. Les taux d’emploi demeurent également globalement satisfaisants, malgré quelques signes témoignant d’une recrudescence des licenciements sur certains marchés, notamment aux États-Unis.

Malgré tous les efforts déployés par les banques centrales pour freiner l’inflation, on peut observer que très peu de liquidations d’entreprises. Jusqu’à présent, le nombre de faillites est limité. Dans le contexte de forte hausse des taux d’intérêt que nous connaissons actuellement, ce constat est étonnant. Pour l’heure, les marchés financiers sont étrangement calmes, compte tenu des nombreux sujets de préoccupation tels que l’inflation, le conflit en Ukraine et les inquiétudes plus générales concernant notre futur approvisionnement en énergie.

Les ratios du service de la dette paraissent bien plus favorables qu’en 2007 et il semble que des leçons aient été tirées de la crise financière mondiale dans la mesure où les sociétés ont diversifié leurs sources de financement et d’endettement et ont globalement renforcé leur résilience.

Le spectre de la volatilité

Si on peut se rejouir de ce contexte a priori favorable aux marchés obligataires, one ne peut pas exlure l’éventualité de nouvelles difficultés – notamment en raison de l’inflation élevée sur le marché britannique – et juge très probable une remontée de la volatilité sur les marchés.

La question se pose de savoir si les différentes initiatives des banques centrales vont suffire à freiner l’inflation. On peut s’attendre par ailleurs à un regain de volatilité dans les prochains mois, ce qui devrait entraîner des dislocations mais également faire naître des opportunités sur les marchés.

La complaisance vis-à-vis de l’inflation est un véritable problème. Ne vous laissez pas berner par le recul des chiffres. Malgré les perspectives inflationnistes plus favorables, il se peut que nous ne soyons pas encore sortis de l’auberge.

Même si on peut anticiper un ralentissement de la croissance, on peut estimer que des secteurs tels que la banque et l’immobilier offrent de belles opportunités pour les investisseurs capables de faire abstraction de l’actualité défavorable et de gérer efficacement les risques. Les obligations à échéance longue pourraient également susciter un regain d’intérêt de la part d’investisseurs peu préoccupés par l’impact des risques à court terme sur leurs portefeuilles.

Dans un monde marqué par le ralentissement de la croissance économique, les obligations à long terme pourraient s’avérer de plus en plus attrayantes. La duration n’est plus la bête noire des investisseurs obligataires, comme c’était le cas en 2022, où le contexte de marché était très différent.

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