Parce que notre monde évolue, que la société change, que les citoyens ont de nouvelles aspirations et de nouvelles attentes, que ce soit en matière de transparence des affaires, comme d’impact sur l’environnement, les entreprises d’aujourd’hui ne peuvent plus « fonctionner » comme avant. Ainsi, au-delà des textes de loi qu’elles se doivent évidemment de respecter (voir le 1er volet). Les entreprises du BTP ont compris depuis quelques années déjà qu’elles se devaient d’aller plus loin, notamment en termes d’engagement social.
Deuxième volet de notre triptyque consacré à ce sujet.
Les entreprises du BTP doivent désormais s’inscrire dans l’évolution de la société et des attentes nouvelles des Français que sont le bien-être au travail, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, l’implication dans la vie locale ou encore la prise en compte des enjeux environnementaux. D’ailleurs, toutes présentent aujourd’hui sur leur site Internet leurs engagements en matière de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le livre vert « Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises » publié le 18 juillet 2001 par la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la Commission Européenne, définit la RSE comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».
La Commission Européenne précise par ailleurs que la RSE concerne les actions de celles-ci qui vont au-delà des obligations juridiques qui leur incombent à l’égard de la société et de l’environnement. S’en préoccuper est dans l’intérêt des entreprises elles-mêmes car une telle démarche peut leur être profitable sur le plan de la gestion des risques, de la réduction des coûts, de l’accès au capital, des relations avec la clientèle, de la gestion des ressources humaines et de la capacité d’innovation.
Matthieu Ramery, président du groupe éponyme est un adepte convaincu de cette démarche. « La RSE doit aujourd’hui plus entrer dans la stratégie. Elle est au service du développement de notre entreprise », assume-t-il pleinement. Sur son site Internet, l’entreprise de BTP se dit guidée « par la volonté constante de progresser sur les aspects santé-sécurité, bien-être des collaborateurs et réduction des impacts de ses activités sur l’environnement ». Pour cela, le groupe Ramery s’est fixé cinq engagements déclinés sur le plan opérationnel, notamment favoriser l’épanouissement des collaborateurs et maîtriser les risques professionnels, et a mis pour cela en place un « management bienveillant ».
Management de compétences, création d’un comité de mécénat, lancement d’une « mobility news », un média interne qui favorise les mouvements au sein de l’entreprise, ou encore refus d’employer des travailleurs détachés, le groupe Ramery se veut exemplaire socialement, et c’est sans doute pour cela qu’il se classe premier dans le classement des entreprises préférées des salariés du BTP établi en 2019 par le magazine Capital.
Chez Razel-Bec aussi, on a pris des engagements pour une responsabilité sociétale. Parmi les quatre enjeux identifiés par la filiale Travaux Publics de Fayat figure la protection et la valorisation des ressources humaines mais aussi la contribution au développement économique et socialdes territoires partout où elle intervient. C’est vrai en Afrique, où l’entreprise œuvre pour l’accès à l’eau potable des populations ou à l’organisation de campagnes de santé, dans le cadre d’un programme de l’ONU baptisé Global Compact, dont l’entreprise est signataire.
Mais c’est aussi vrai en France où Razel-Bec œuvre pour la diversité, et l’inclusion et l’insertion professionnelle. Ainsi, sur le chantier de la ligne 15 du Grand Paris Express (GPE) Razel-Bec a directement embauché treize personnes suite à des contrats de professionnalisation. L’entreprise répond en cela aux exigences du maître d’ouvrage, la Société du Grand Paris (SGP), qui a demandé à tous les attributaires de ses marchés de consacrer un minimum de 5% des heures de travail aux personnes éloignées de l’emploi (chômeurs de longue durée, allocataires du RSA, jeunes de moins de 26 ans avec peu de qualifications, personnes en situation de handicap…).
De son côté, Eiffage, l’autre société impliquée dans le groupement titulaire de ce tronçon, a engagé 33 personnes au titre de l’insertion professionnelle, dans la perspective de les amener, pour celles qui le souhaitent, vers un CDI au sein de la major. À cet effet, elle les intègre d’emblée au même cursus de formation qu’un salarié classique. Plus généralement d’ailleurs, toutes les entreprises de BTP qui conduisent des travaux dans le cadre des chantiers du GPE ont joué le jeu de l’insertion professionnelle puisqu’en mars dernier, la SGP s’est félicitée d’avoir franchi le cap des deux millions d’heures dédiées à l’insertion.
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