Yvonne Flore BELEMA, la Reine de l’hygiène, la femme qui veut révolutionner l’hygiène au Cameroun

12 avril 2023

<strong>Yvonne Flore BELEMA, la Reine de l’hygiène, la femme qui veut révolutionner l’hygiène au Cameroun</strong>

A la tête de L’organisation non Gouvernementale  Association Camerounaise d’Aide à l’Hygiène et à l’Insertion des Jeunes dans les Collectivités,( ACAHIJEC) Yvonne Flore Belema a fait de l’hygiène en milieu scolaire le « combat d’une vie ». Retour sur le parcours hors norme d’une femme déterminée et capable, par son engagement et sa volonté, de déplacer des montagnes.

Retenez ce nom car nul doute qu’il fera bientôt parler de lui. Yvonne Flore Belema est de la trempe de ces femmes qui, en Afrique, veulent et savent faire bouger les choses.Pas avec des mots ou des mouvements politiques, encore moins avec des idéologies et des utopies, mais avec des actes concrets et efficaces dont les implications sur le terrain sont immenses.

A la tête de L’ONG ACAHIJEC, qu’elle a fondée en 2017, elle œuvre inlassablement à promouvoir l’hygiène en milieu scolaire dans son pays (Lire notre article sur ACAHIJEC : mettre un lien hypertexte si sur le web), le Cameroun, où elle est née il y a un peu moins d’une quarantaine d’années. Dans ce pays, l’hygiène des lieux d’aisance est d’une manière générale un véritable problème de santé publique et de manière plus aiguë encore dans les écoles.

Infection

Yvonne Flore Belema est bien placée pour le savoir. Malgré une maman qui accorde une importance extrême à cette question, elle contracte une méchante infection pelvienne vers l’âge de 14 ans, lorsqu’au cours d’un examen au collège, et n’en pouvant plus, elle se résout, de manière exceptionnelle, à faire usage des latrines du lieu. Une seule fois – elle prenait soin de ne jamais y avoir recours – mais une fois de trop. « Au Cameroun, 70% de la population qui est très pauvre s’alimente au réveil avec les restes de la veille, explique-t-elle. Le résultat, c’est qu’en fin de matinée, malheureusement, les toilettes sont prises d’assaut et en plus laissées dans un état déplorable. Le lieu parfait pour attraper des maladies ».

La maladie de fait, la poursuivra durant une quinzaine d’années, avec son lot d’inconforts de douleurs et de picotements. Pudique, elle ne s’en ouvre qu’à ses amies, mais surtout apprend à vivre avec. Ce n’est que bien plus tard qu’elle décide de fonder une famille à l’âge de 26 ans, qu’elle se rend compte que le problème était plus sérieux qu’elle ne pensait  : impossible de concevoir un enfant. Heureusement, un oncle l’accueille en France où un médecin pose le diagnostic d’infection et se lance dans un traitement de six mois. Grâce à lui, Yvonne a le bonheur d’enfin donner naissance à une magnifique petite fille, âgée aujourd’hui de 10 ans.

Vocation

Mais si l’infection est guérie, une vocation est née et Yvonne s’est jurée de vouer sa vie à cette cause. Rien ne l’y prédestinait pourtant. Née d’un papa cheminot et politicien à ses heures, et d’une maman au foyer mais qui s’adonnait à du commerce pour garantir son indépendance financière, Yvonne passe une enfance heureuse à N’Gaoundéré, une ville dans la région de l’Adamaoua au Cameroun, dans une famille où la discipline et les valeurs religieuses ne sont pas des vains mots.

Au sein d’une fratrie de 5 enfants, elle va à l’école primaire, puis au collège donc, et enfin au lycée où après son BEPC, elle s’inscrit pour suivre une filière technique. « A l’époque, je voulais être femme d’affaires, comme ma mère se souvient-elle. Il me fallait donc apprendre les bases de l’économie et la comptabilité ». Dès son bac obtenu en 2003, elle s’inscrit au Cambridge International College, où elle suivra une formation universitaire en gestion financière en langue anglaise.

Après son stage de fin d’études, ses qualités la conduisent à être engagée dans une banque qui vient de s’installer dans le pays. Durant deux ans, elle gère des clients, s’occupe de l’encaissement des chèques, de l’ouverture des comptes, mais le cœur n’y est pas. « Je sentais que ma destinée n’était pas dans ce secteur et j’avais besoin d’autre chose ».

Après voir fondé et géré un centre d’appels qui lui a permis de se créer « un carnet d’adresses enviable », puis vécu une année aux Etats Unis et au Nigeria où elle a enseigné la langue française à des sénateurs et futurs diplomates de ce pays, elle rentre au Cameroun en 2019 et réactive l’Association Camerounaise d’Aide à l’Hygiène et à l’Insertion des Jeunes dans les Collectivités qu’elle enregistre auprès des autorités. Très clair dans ses objectifs, ce projet satisfera enfin sa fibre entrepreneuriale, son goût de l’indépendance et son besoin de contribuer à la collectivité.

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