L’importance de la qualité de vie et du bien-être des employés au sein d’une entreprise n’est certes plus à démontrer. Mais revient-il pour autant aux dirigeants d’assurer à tout prix le bonheur de leurs collaborateurs ? Un nombre sans cesse croissant d’entreprises déploie en effet des méthodes toujours plus innovantes pour le promouvoir. Alors n’auraient-elles pas tendance à en faire trop ? Dans cet article, nous tentons de démêler les démarches positives et véritablement bénéfiques aux entreprises des injonctions éventuellement trop ancrées et parfois contre-productives.
Le bien-être des employés au sein d’une entreprise peut être catégorisé selon deux axes principaux: leur bien-être physique (espaces de travail confortables, mise à disposition de salles de détente,…) et leur bien-être psychologique (travail reconnu, responsabilisation, flexibilité,…). Ce bien-être ne peut donc être acquis que par le biais de démarches collectives et l’entreprise, avec ses dirigeants et managers, y joue un rôle prépondérant.
Cela étant dit, il convient de bien faire la différence entre le bien-être au travail des collaborateurs et leur bonheur. Car bien que ces deux concepts semblent fort similaires, leurs origines sont quant à elles complètement différentes. En effet, le bonheur d’une personne dépend de sa conception même de cette notion ainsi que de sa propre structure psychologique, matérielle et émotionnelle. Le bonheur des employés ne peut donc pas seulement être une question qui relève de la sphère professionnelle mais bien de la vie privée de chaque salarié également.
Or le contexte actuel en entreprise tend parfois à déresponsabiliser l’individu quant à son bonheur personnel. Son bonheur est désormais à la charge d’un tiers, l’entreprise, et devient peu à peu l’objet d’une injonction pour la direction.
De manière assez paradoxale, la recherche constante du bonheur au travail peut résulter en une réelle déshumanisation du rapport des employés à celui-ci. Le bonheur des collaborateurs ne repose en effet plus que sur une seule et unique personne, leur employeur, alors qu’il s’agit bien d’une responsabilité qui devrait être répartie de façon mesurée entre les individus eux-mêmes, leur management et leurs dirigeants. Car il existe effectivement des conditions de travail de base qui doivent pouvoir rendre possible l’épanouissement et le bonheur des collaborateurs dans toute organisation.
Le travail est un facteur essentiel à la santé psychologique et donc au bonheur des hommes. C’est notamment par le biais de son travail qu’un individu prend conscience de ses limites qu’il cherche alors à dépasser, acquiert de nouvelles compétences et établit des objectifs à atteindre. En outre, le travail d’un homme lui permet de façonner son identité qui est en constante évolution au vu de ses expériences, de ses attentes et de ses besoins.
Le travail est donc bien l’un des piliers principaux de l’accomplissement de soi et il convient aux entreprises de mettre en place une organisation de travail qui permet à ses collaborateurs d’assurer la continuité de leur bonheur.
À cette fin, plusieurs conditions de travail sont à respecter au sein de chaque entreprise ;
L’intervention managériale des entreprises doit donc tenir compte de ces paramètres et favoriser leur mise en œuvre dans le fonctionnement collectif de l’organisation. Cet impératif de bonheur des collaborateurs n’est bien sûr pas un concept toujours facile à assurer ni à favoriser car, dans le cadre de situations professionnelles, il se confronte parfois à certaines logiques collectives ou structures organisationnelles qui doivent elles aussi respecter leurs obligations.
Les dirigeants et managers d’entreprises sont bien évidemment au cœur de toutes ces complexités et il s’agit pour eux de construire des systèmes organisationnels offrant le meilleur cadre de travail possible à leurs employés en vue de garantir leur bien-être général.
Mais le bonheur de chacun, qui dépend de bien autres facteurs qu’il convient de ne pas oublier, doit également être cultivé de façon individuelle et propre à chaque collaborateur.
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