Un autre domaine tient une place prépondérante dans les stratégies RSE des entreprises du BTP : la préservation de l’environnement. Il faut dire que c’est une préoccupation majeure des Français et il est donc normal que les acteurs du secteur du bâtiment et des travaux publics prennent également part à cet effort écologique. Troisième volet de notre triptyque consacré à ce sujet ( 1er volet et 2ème volet).
La création du label « Chantier zér0 carbone » par l’Association Recherche Qualité Environnementale (ARQE) illustre parfaitement cette démarche tournée vers l’écologie qu’ont entrepris les sociétés du BTP les plus déterminées et conscientes des enjeux. En effet, l’ARQE a pour objectif d’intégrer le développement durable dans le bâtiment, que ce soit au niveau de la performance économique, du respect de l’environnement et du patrimoine, du progrès social ou encore de la neutralité carbone. Grâce à ce label, « Les pratiques douteuses, c’est fini ! », assure Stéphane Carmine, président de l’ARQE et entrepreneur dans le BTP.
Et l’entrepreneur de citer en exemple le chantier de réhabilitation d’une résidence de 121 logements à Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. « Ici, vous n’avez pas de dépôts sauvages ou des rejets de produits chimiques dans les égouts », se félicite-t-il avant de détailler toutes les initiatives mises en place pour faire de ce chantier un modèle en termes de respect de l’environnement : alimentation des préfabriqués par des panneaux solaires, utilisation d’un engin de chantier électrique pour transporter machines et gravats afin de limiter les nuisances et les émissions de CO2, stockage de l’enduit dans un unique caisson relié à une machine qui le projette directement sur la façade évitant ainsi l’utilisation de 30 bacs en plastique, création d’espaces destinés à accueillir de grandes quantités de matériaux évitant ainsi des dizaines d’allers et retours en camion… Et comme le zéro carbone absolu n’est pas possible, l’ARQE a pensé à tout : la quantité de CO2 effectivement émise durant le chantier est transformée en équivalent euros, 1 € étant égal à 1 pied d’arbre planté à Madagascar, ce qui permettra de rééquilibrer la balance environnementale.
Outre l’empreinte carbone des chantiers qu’elles mènent, l’autre impact inévitable sur lequel les entreprises du BTP font d’énormes efforts est la gestion des déchets. Cet engagement n’est pas nouveau d’ailleurs puisque, alors que l’Union Européenne avait fixé un seuil de 70% de déchets issus du BTP à recycler avant la fin de l’année 2020, ce seuil était déjà largement dépassé en milieu d’année 2019, preuve de la mobilisation précoce de toute la profession sur ce sujet. Et aujourd’hui, s’il est un projet qui, en la matière, nécessite de prendre cette problématique à bras le corps, c’est bien le GPE. La gestion des 45 millions de tonnes de déblais que devraient engendrer ce chantier colossal fait évidemment l’objet de toutes les attentions, aussi bien du côté de la SGP que des entreprises qui ont la charge de certains travaux.
« La SGP s’est fixé pour objectif de valoriser 70 % des déchets », confirme Jean-François Monteils, président du directoire de l’établissement public, avant d’ajouter « qu’un sujet d’une complexité à la fois technique et politique comme la valorisation des déchets doit être traité en lien étroit avec les élus », et qu’il lui semble « extrêmement ambitieux ». Parmi les sociétés concernées, le groupe Eiffage, qui intervient sur plusieurs lignes du GPE, prend lui aussi le sujet de la gestion des déchets au sérieux : déjà engagée dans une stratégie bas carbone pour réduire son empreinte carbone en interne et être ainsi exemplaire sur ses propres émissions, mais aussi pour agir sur les émissions liées à son offre afin d’être acteur de l’économie bas carbone, la major du BTP se veut également exemplaire sur ce point.
« Les problématiques d’évacuation et de valorisation des déblais sont centrales, dans les attentes du client comme dans notre élaboration de solution, assure Guillaume Sauvé, Président d’Eiffage Génie Civil et Eiffage Métal. (…) nos terrassiers (…) extraient les matériaux qui sont mis dans des dépôts spécifiques… ou réexploités aussitôt, puisque la logique du génie civil a toujours été d’équilibrer le mieux possible déblais et remblais, pour que tout soit exploité sur le chantier. Il s’agit d’une pratique professionnelle bien ancrée, dans une logique initialement économique, qui se double maintenant d’une « éco »logique ». Pour mener à bien cette stratégie, Eiffage Génie Civil s’appuie notamment sur Carasol, un outil développé en interne qui permet de caractériser vite, de réduire le stockage, donc l’« empiètement » sur les autres activités de l’environnement de chantier, de gagner des délais et des couts, et d’approfondir la démarche circulaire, avec le moins possible de déchets finaux.
Écoute des attentes de la société, attention renouvelée aux salariés, vision globale des questions d’environnement et de développement durable, autant d’enjeux d’intérêt général que les entreprises du BTP ont non seulement pris en compte, mais où les plus avancées d’entre elles montrent l’exemple.
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