L’évolution de l’organisation du travail implique aussi et surtout de se focaliser sur la durée de travail quotidien mais aussi, hebdomadaire. De par ce fait, une semaine de travail de quatre jours implique un week-end étendu sur trois jours. Cela signifie que pour une semaine donnée, le temps de repos serait presque aussi conséquent que le temps de travail en lui-même. Bien que cette situation apparaisse comme idyllique et fasse son chemin dans les pratiques managériales, cette même situation connaît toutefois des défauts. La semaine de quatre jours, à ce titre, est-elle souhaitable après que l’on a pesé le pour et le contre ?
Le principe de la semaine de quatre jours part d’un postulat essentiel : le bien-être des salariés. Des journées de travail rallongées et des semaines qui n’en finissent plus ont très vite fait de miner le mental d’un salarié. Ainsi, la psychologie du travail a maintes fois statué sur le bien-être psychique des salariés. Un travailleur fatigué nerveusement, très rapidement, finira par être moins productif sur son lieu de travail et plus à même de commettre des erreurs.
Aussi, pour garantir le bien-être des salariés, leur accorder suffisamment de repos constitue une priorité. Mais ce temps de repos ne s’accomplit-il pas au détriment de l’entreprise ? Un salarié plus productif le sera-t-il autant sur quatre jours que sur cinq ou six ? Si l’intérêt du salarié doit être pris en compte, celui de l’entreprise doit être considéré. Or, à ce jour, aucun recul ni aucune étude probante ne permet d’établir qu’une entreprise ayant recours à la semaine de quatre jours soit plus compétitive qu’une entreprise s’en tenant à une semaine de travail classique.
Un argument avancé par les tenants de la semaine de quatre jours tient à des considérations écologiques. En effet, chaque jour, le fait pour des salariés de se rendre sur leur lieu de travail implique d’avoir recours à leur véhicule personnel pour la plupart d’entre eux. Les grandes agglomérations concentrent en effet le gros des entreprises et, de ce fait, des travailleurs y convergent de tout le territoire. Or, cet amas de véhicules et les embouteillages qui en résultent ont un impact négatif sur l’environnement.
L’empoisonnement aux particules et l’émission massive et continue de gaz carbonés est un enjeu écologique de premier plan. Or, diminuer la semaine de travail d’un jour contribuerait à améliorer cet état de fait. L’émission de gaz à effets de serre occasionné par les voitures pourrait ainsi diminuer de 10 à 20 % pour une année donnée.
Cependant, avec davantage de temps libre à leur disposition, ces mêmes salariés pourraient partir pour des vacances de loisir nécessitant aussi l’emploi de leur voiture. L’argument écologique, s’il est pertinent, se doit néanmoins d’être tempéré par le fait que l’on ignore exactement quelles habitudes adopteraient les salariés concernés par la semaine de 4 jours.
Très rare en Europe et à peine balbutiante aux EU et au Japon, un regard critique porté sur la semaine de quatre jours ne permet pas à ce jour d’informer correctement sur le bien-fondé de sa méthode. Car en effet, tous les secteurs professionnels ne peuvent pas nécessairement s’en remettre à ce modèle et ce, même si les dirigeants d’entreprise le voulaient bien. Certains impératifs professionnels font que la semaine de quatre jours est inenvisageable pour beaucoup de secteurs d’activité, à commencer par l’agriculture et l’industrie.
Ainsi, la semaine de quatre jours pourrait être éventuellement envisagée dans un cadre plus restreint et défini. Cette nouvelle organisation du temps de travail ne concernerait principalement que des entreprises du tertiaire pour qui ce modèle est plus opportun. Enfin, la semaine de quatre jours devrait être analysée sur le temps long. Le surmenage qui résulterait de la condensation des heures de travail sur quatre jours ne peut être mesuré en un an seulement. Les études comparatives sont pour l’instant trop lacunaires pour établir si la semaine de quatre jours, pour le bien-être des employés, leur serait profitable ou, au contraire, nuisible.
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