Par Pascal Mischler, CEO de Kieger
Avec le début de l’été, le temps s’est également adouci sur les marchés. Le rallye des marchés s’est poursuivi en juin, en particulier dans les secteurs cycliques. Cela s’est reflété dans le secteur de la santé, où le secteur medtech a surperformé, en partie grâce à des tendances de volume favorables. Alors que le marché au sens large a augmenté son exposition aux actifs risqués, cela n’a pas aidé le secteur des biotechnologies, qui est resté dans une certaine zone depuis le début de l’année dernière. Les craintes de récession se sont jusqu’à présent révélées infondées, du moins aux États-Unis. Les secteurs défensifs que sont les services de santé et les produits pharmaceutiques ont certes été en hausse par rapport au mois précédent, mais ont affiché une performance par conséquent assez faible. Dans l’ensemble, la performance du secteur de la santé a été positive au cours du mois, et la performance depuis le début de l’année est de 0,7%.
Conférences ADA, ASCO, EHA, EULAR, FOCIS et courtiers : le mois de juin a été riche en événements dans le secteur de la santé. Ils ont été l’occasion de publier des données cliniques et d’entendre les commentaires du management sur les grandes lignes du trimestre précédent. Les axes principaux restent les mêmes, avec un coup de projecteur sur les domaines de l’utilisation, du diabète et de l’obésité. Les approbations de thérapie génique très remarquées ce mois-ci ont confirmé le travail effectué dans ce domaine depuis des décennies.
De nombreuses conférences ont eu lieu en juin, tant du côté des courtiers que du côté des professionnels de la santé. Ce fut l’occasion pour les entreprises de tout le spectre de la capitalisation boursière et du secteur de donner des informations actualisées sur le pipeline et les premiers aperçus des données à venir pour le deuxième trimestre. Les principaux thèmes abordés ont été les suivants :
Le mois dernier déjà, les inquiétudes concernant la charge de travail du système de santé étaient au cœur de l’actualité. En juin, les investisseurs ont à nouveau montré qu’ils restaient très sensibles à ce sujet, lorsque les commentaires du leader de l’assurance maladie UnitedHealth ont fait perdre au groupe de soins gérés près de 50 milliards de dollars de capitalisation boursière en une seule journée. United a signalé des tendances de volume plus fortes que prévu. Le groupe a achevé le mois sur une baisse de 2,1 % et est en recul de 11 % sur l’année. A l’inverse, ces déclarations ont eu un effet positif sur les entreprises de medtech, notamment celles spécialisées dans les procédures électives. Nous n’en saurons plus que dans quelques semaines, lorsque les résultats du deuxième trimestre seront publiés, mais l’ampleur des mouvements montre l’intensité avec laquelle les investisseurs observent ces tendances. En attendant, la reprise attendue en début d’année semble se dessiner dans le secteur des technologies médicales.
Ce mois-ci, deux événements réglementaires importants ont eu lieu dans le domaine de la thérapie génique. Elevidys de Sarepta (-8% en glissement annuel) pour le traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne a reçu l’approbation de la FDA pour des groupes de patients sélectionnés. Roctavian de Biomarin (-14% en glissement annuel) a également été approuvé pour le traitement de l’hémophilie A. Ces approbations très attendues reflètent le travail intensif investi dans la recherche scientifique sur ces thérapies et le développement de traitements fonctionnels et sans risque.
Graphique du mois : Augmentation considérable de l’espérance de vie des patients atteints du VIH
Source: Our World in Data, Kieger
La qualité de vie des patients séropositifs s’est considérablement améliorée au cours des trente dernières années. Les patients séropositifs vivent aujourd’hui beaucoup plus longtemps que dans les années 1990. Ce graphique montre qu’aux États-Unis, la proportion de patients vivant au-delà de 50 ans est passée de moins de 15 % à plus de 50 % entre 1990 et 2019. Cela est dû à l’amélioration des médicaments et à la réduction du nombre de médicaments à prendre, ce qui a permis d’améliorer la tolérance. Cela montre bien que le comportement des patients doit également être pris en compte dans l’optimisation des résultats thérapeutiques.
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