Redistribution des richesses : et si l’exemple venait de la Chine

22 septembre 2021

Redistribution des richesses : et si l’exemple venait de la Chine

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la chine semble en passe de devenir un exemple dans la réduction des inégalités. En effet, longtemps le céleste empire a prôné l’enrichissement et la réussite sociale. Deng Xiaoping déclarait « Devenez très riches ! » C’était à l’aube de la dérégulation économique au sein de la République populaire. Cette phrase annonçait alors le début de reformes ultralibérales dont les retombées ne profitent qu’une à infime partie de la population encore maintenant. 

La chine compte à ce jour 250 milliardaires, plus que n’importe quel autre pays. Cependant, le contraste est saisissant entre ceux qui vivent dans l’opulence, et la plupart des habitants qui luttent pour leur survie, dans des conditions d’extrêmes précarité pour certains. Il est loin le temps où tout le monde était au même niveau sous le joug communiste qui interdisait tout enrichissement personnel.

Coup de com ou vraie envie de réduire les inégalités ?

Le Parti unique dirige toujours le pays d’une main de fer, mais contrairement à une époque révolue, la chine est devenue la plaque tournante des échanges commerciaux au niveau international. L’état asiatique affiche une croissance annuelle à deux chiffres depuis des décennies maintenant. Ce libéralisme affiché permet à de nombreuses personnes de gagner beaucoup d’argent au sein des régions les plus prospères du territoire.

Cependant, le président de la République XI Jinping ne l’entend plus de cette oreille. Le pouvoir en place veut prendre un virage à 180° et annonce de nouvelles réformes fiscales, avec la mise en place de plusieurs impôts notamment sur la fortune et sur le patrimoine immobilier. Le ruissellement que voulait mettre en place le président Macron, prend forme à l’autre bout du monde.

Contribution des plus riches

Ces mesures prises par les autorités chinoises pour réduire la fracture sociale semblent louables à première vue. Les éminents économistes du pays le scandent haut et fort depuis un moment, la Chine arrive à la fin d’un cycle, et un partage des richesses s’avère primordiale pour la sauvegarde de la première puissance économique mondiale après les Etats-Unis. Le Covid n’épargne personne, et le pays de Mao doit absolument prendre le virage du renouveau au risque de voir ses industries s’essouffler. Longtemps ménagé par le pouvoir central, les élies chinoises doivent maintenant contribuer à la relance de l’économie de cette partie de l’Asie.

Cote de popularité de Xi Jinping et doutes des investisseurs

Comme dit plus haut dans cet article, les annonces faites par le président de la République pour endiguer les inégalités apparaissent comme tout à fait sincères. Mais ne nous y trompons pas, c’est l’arbre qui cache la forêt. Nul doute que l’organisation du 20eme congrès du parti unique contribue largement à la mise en place des nouvelles réformes fiscales voulues par le Xi Jinping, qui cherche par tous les moyens à maintenir sa cote de popularité à un niveau élevé. Et ces attaques de front des grands groupes et des patrons milliardaires jusqu’ici choyés devraient plaire à de nombreux habitants.

Longtemps, le seul système viable reposait sur le capitalisme pur et dur, sur les objectifs à atteindre coute que coute plutôt que sur les humains. Le peuple d’en bas, les plus démunis, les ouvriers et les classes moyennes voient en ces multinationales les esclavagistes de temps modernes. Mais Xi Jinping n’en est pas à son coup d’essai. En 2012 déjà, à son arrivé au pouvoir, il avait fait de sa lutte contre la corruption son cheval de bataille. Ce qui lui a permis, à l’époque, d’accéder à la fonction suprême en obtenant les louanges du prolétariat.

Attention cependant, tout ceci n’est que la partie visible de l’iceberg. La collecte de ces nouveaux impôts pourrait s’avérer plus difficiles que prévu. En effet, malgré tous ces coups de com agressifs envers les plus riches, ces derniers jouissent encore de connivences et de relations privilégiées avec les membres du Parti unique. De plus, les futurs investisseurs étrangers reportent leur installation dans le pays, surement refroids pour le moment à l’idée de devoir payer plus d’impôts. A voir maintenant si le gouvernement fera machine arrière pour rassurer les grands patrons et ainsi limiter la baisse de la croissance.

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