L’empowerment féminin est un concept de plus en plus utilisé pour promouvoir l’épanouissement et l’émancipation des femmes dans différents domaines de la vie. Mais, contrairement aux hommes dans ce domaine, ce processus ne se fait pas sans transgression des normes sociales et des stéréotypes de genre. Pour s’affirmer et prendre le contrôle de leur vie, les femmes doivent encore faire face à de nombreux obstacles : jugements, syndrome de l’imposteur et sentiment de ne pas être à sa place, entre autres.
L’affirmation de soi et le leadership sont souvent associés à des traits de caractère tels que la confiance en soi, la détermination et l’assertivité. Pour une femme, cependant, il ne suffit pas de posséder ces qualités pour affirmer sa place dans le monde professionnel. En effet, les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes et des attentes de genre qui limitent leur potentiel et leur impact. Elles sont encouragées à être douces, gentilles et conciliantes, plutôt que d’être assertives et directes. Pour une femme, l’affirmation de soi ne peut donc pas être atteinte sans transgression : sortir des normes et des attentes sociales pour affirmer son individualité et son authenticité.
De manière générale, la transgression implique une certaine prise de risque et une remise en question des conventions établies. Pour une femme, cela peut signifier s’affirmer dans un domaine traditionnellement masculin, remettre en question des pratiques discriminatoires ou s’exprimer avec confiance et fermeté, même si cela implique d’aller à l’encontre des attentes sociales.
Les femmes qui transgressent les normes sociales sont souvent confrontées à des réactions négatives, telles que des critiques, des jugements et des représailles. Cependant, en sortant des sentiers battus et en s’affirmant avec force et détermination, les femmes peuvent non seulement renforcer leur propre image professionnelle, mais aussi contribuer à un changement social positif en faveur de l’égalité des genres.
Dans un monde moderne où l’on prône des avancées en termes de tolérance et d’égalité, la réalité est encore bien loin de ce que l’on veut bien faire penser. L’inégalité des salaires entre hommes et femmes est encore un sujet brûlant, la place de la femme dans la famille et son rôle dans l’entreprise font encore l’objet d’injonctions et de diktats.
Pour une femme, il est difficile de trouver l’équilibre entre tous les rôles qui lui sont attribués par défaut : la bonne élève, la gentille et douce maman, la femme au foyer sans ambition, et la femme qui doit renoncer à ses désirs et se sacrifier pour la famille. L’accomplissement professionnel de la femme est encore un sujet tabou et l’ambition féminine est souvent jugée comme inappropriée.
C’est ce que l’on pourrait appeler le paradoxe de l’empowerment féminin : les femmes se voient freinées dans leur potentiel depuis des siècles, devant rester « à leur place » tout en assumant des responsabilités pourtant si grandes. Elles sont entravées par un syndrome de l’imposteur ou de la fille parfaite, comme si elles devaient « désobéir » pour s’affirmer.
Finalement, le plus grand risque serait de ne pas oser s’affirmer en tant que femme. Les femmes qui sont conciliantes ne sont jamais reconnues pour leur grâce : être une bonne élève, se conformer aux normes et obéir peut sembler être une garantie de succès, mais cela mène souvent à une carrière moyenne et une immense frustration.
Il n’y a pas d’horizon idéal où tout devient facile. La transgression reste difficile, mais il faut accepter de sortir de sa zone de confort et de ne plus se conformer aux attentes des autres. Il faut accepter de dire « je veux » et « je suis compétente », de fixer clairement ses limites, d’accepter de ne pas être aimée de tous, et accepter les vagues qui peuvent survenir. Dans les sociétés modernes, s’affirmer demanderait plus d’efforts aux femmes qu’aux hommes, mais c’est une conquête qui en vaut la peine.
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