Prévisions sur la Banque centrale européenne pour le mois de juillet : Peu de changement, la prochaine réunion aura lieu en septembre

17 juillet 2024

<strong>Prévisions sur la Banque centrale européenne pour le mois de juillet : Peu de changement, la prochaine réunion aura lieu en septembre</strong>

Par Shaan Raithatha, Senior Economist chez Vanguard Europe

La BCE maintiendra sa politique en suspens jeudi, après avoir entamé son cycle d’assouplissement des taux le mois dernier. La prochaine réunion aura lieu en septembre, où nous prévoyons une deuxième réduction de 25 points de base. Mais deux IPC et les données sur la rémunération par employé de l’emploi du deuxième trimestre seront publiés d’ici là. Des surprises à la hausse pourraient entraîner un retard. Nous maintenons notre point de vue sur une cadence trimestrielle de réductions, ce qui laisserait le taux de facilité de dépôt à 3,25 % fin 2024 et à 2,25 % fin 2025.

La Banque centrale européenne (BCE) devrait rester en attente jeudi et cette réunion ne devrait pas apporter de nouvelles majeures. Cela dit, il y aura une mise à jour sur l’évolution des perspectives d’activité et d’inflation depuis le mois de juin. Nous pensons qu’une réduction en septembre est légèrement plus probable qu’il y a six semaines. Bien que l’inflation ait évolué de façon latérale en termes annuels en juin, en grande partie en raison de l’inflation élevée dans le secteur des services, la dynamique de croissance déçue (par exemple, voir la production industrielle allemande et l’indice PMI des services dans la zone euro) et la faiblesse de l’inflation américaine rendent désormais plus probable une réduction des taux de la Fed en septembre.

En fin de compte, le rythme de l’assouplissement dépendra de la trajectoire prévue pour l’inflation des services, qui, selon la BCE, est principalement alimentée par la croissance des salaires. La rémunération par employé a augmenté de 5,1 % sur une base annuelle au premier trimestre, ce qui est globalement conforme aux prévisions de juin de la BCE. La présidente Lagarde, à Sintra, a attribué la majeure partie de cette force à des effets de rattrapage et à des paiements exceptionnels en Allemagne, et s’attend à une modération significative au cours des prochains trimestres, conformément aux données d’enquête. Cela dit, les enquêtes sur les salaires mensuels ont été mitigées au cours des six dernières semaines, avec une réaccélération de l’indice des salaires en effet, mais un ralentissement de la croissance des salaires négociés mensuels en Allemagne au deuxième trimestre. Les enquêtes indiquent toujours que la croissance sous-jacente des salaires devrait ralentir pour passer sous la barre des 4 % d’ici la fin de l’année, ce qui ouvrirait la voie à la réalisation de l’objectif d’inflation de 2 % au premier semestre de l’année 2025.

Trois données clés sont à surveiller d’ici septembre. Les deux premières sont les IPC de juillet et d’août. Bien que les principaux membres du Conseil des gouverneurs, tels que le vice-président Luis de Guindos, aient déclaré que l’inflation serait irrégulière à court terme et que cela ne dissuaderait pas la BCE de procéder à des réductions, des surprises significatives à la hausse de ces données, en particulier sur le front des services, pourraient être suffisantes pour justifier le maintien de la politique jusqu’au quatrième trimestre. La troisième donnée est la publication du deuxième trimestre sur les salaires, la productivité et les bénéfices des entreprises, qui révélera si les prévisions de la BCE concernant les coûts unitaires de main-d’œuvre sont toujours d’actualité. Il s’agit d’un élément clé pour les perspectives d’inflation des services.

Nous pensons que la BCE va poursuivre sa réduction de 25 points de base en juin par une nouvelle réduction en septembre et qu’elle va continuer à assouplir sa politique monétaire sur une base trimestrielle par la suite. Il ne faut pas oublier qu’en ne faisant rien, la politique monétaire devient de plus en plus restrictive en termes réels au fur et à mesure que les progrès en matière d’inflation se poursuivent. Nous prévoyons toujours une croissance décevante cette année (0,8 %) en raison des vents contraires de la politique monétaire et fiscale, associés aux effets persistants de la crise de l’énergie sur les industries manufacturières. L’inflation de base devrait terminer l’année à 2,6 % et atteindre l’objectif de 2 % au deuxième trimestre 2025.

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