Potentiel d’utilisation de l’IA dans les banques

11 juin 2024

<strong>Potentiel d’utilisation de l’IA dans les banques</strong>

Par Brice Prunas, gestionnaire de portefeuille de ODDO BHF Artificial Intelligence

Le rapport aux actionnaires de Jamie Dimon, CEO de JP Morgan*, désigne en avril 2024 l’impact de l’intelligence artificielle comme le premier et le plus important défi pour son groupe. Plusieurs points clés ressortent de son analyse. Les conséquences de l’IA seront profondes, même si elles ne sont pas aussi révolutionnaires que certaines des innovations technologiques les plus remarquables des siècles derniers. Le groupe JP Morgan emploie aujourd’hui 2.000 experts en intelligence artificielle, dont des scientifiques des données et des experts en apprentissage automatique, a-t-il ajouté. Pour ce faire, plus de 400 applications pratiques pour l’utilisation de l’IA ont été introduites, dans des domaines aussi variés que le marketing, la détection des fraudes, la gestion des risques. Au-delà de ces domaines d’application de l’IA facilement compréhensibles, le groupe explore actuellement d’autres domaines dans lesquels l’IA générative peut apporter une contribution importante. D’une manière plus générale, Jamie Dimon a déclaré que l’IA peut redessiner tous les processus internes.

Décisions au niveau de la direction

L’importance critique de l’IA pour les activités d’une grande banque a incité JP Morgan à créer un poste de « Chief Data & Analytics Officer », qui aura un siège au Group Operating Committee. L’IA est l’un des principaux moteurs de l’économie : elle a le potentiel de transformer en profondeur les entreprises industrielles et commerciales, car elle permet une productivité supplémentaire dans de nombreux domaines sur lesquels Jamie Dimon n’a qu’une vision limitée. Selon son analyse, l’introduction de l’IA dans les entreprises de tous les secteurs sera donc imposée « de haut en bas » par les membres de la direction dans le cadre de leur responsabilité fiduciaire, afin d’accroître leur compétitivité ou du moins d’éviter qu’elles ne soient distancées par leurs concurrents.

Une richesse de données avantageuse

Les projets d’utilisation de l’IA cités par Jamie Dimon sont lumineux, car le secteur bancaire offre de bonnes conditions pour l’utilisation croissante de l’IA. Il convient tout d’abord de rappeler que le groupe JP Morgan, comme de nombreuses banques dans les pays industrialisés, suit un modèle de banque universelle. Cela signifie que ses activités couvrent tout le spectre, de la banque de détail aux marchés de capitaux, en passant par la gestion d’actifs, la banque privée et bien plus encore. Ce large éventail d’activités permet aux grandes institutions financières de générer une richesse impressionnante de données, tant en termes de quantité que de diversité ou de qualité. Sans données, l’IA ne peut pas se développer. Il serait impossible de construire une IA sans l’entraîner au préalable sur des cas existants, et plus l’univers d’entraînement est vaste, plus les contenus générés par l’IA sont de qualité.

Effets disruptifs

Toutefois, une telle révolution technologique a des conséquences importantes à tous les niveaux. Les conséquences pour les employés en font partie. Comme Jamie Dimon l’a lui-même explicitement reconnu, l’IA aura un impact sur la composition de son personnel. L’IA pourrait entraîner la suppression de certains profils de poste ou de certains emplois, ce qui nécessiterait une formation à de nouveaux métiers et des mutations, peut-être à la hâte. L’utilisation de grandes quantités de données afin de les rendre disponibles pour les modèles d’IA entraînera un besoin de capacités de stockage importantes et en croissance rapide. Ces capacités pourraient être transférées dans des nuages. Cela soulève des questions quant à l’ampleur des coûts et de la consommation d’énergie. A cela s’ajoutent des risques pour la cybersécurité. Pour les groupes bancaires, le risque de vol de données ou d’argent est évidemment un risque majeur. En raison de ses caractéristiques, telles que la puissance analytique et l’innovation, l’IA augmente considérablement les cyber-risques.

* Aucune des sociétés mentionnées ci-dessus ne constitue une recommandation d’investissement.

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