Perspectives thématiques de WisdomTree – L’avenir est vert et fortement connecté. Et tout débute dès maintenant

15 novembre 2022

<strong>Perspectives thématiques de WisdomTree – L’avenir est vert et fortement connecté. Et tout débute dès maintenant</strong>

Par Mobeen Tahir, Director, Macroeconomic Research & Tactical Solutions, WisdomTree

« Nous nous racontons des histoires afin de vivre », Joan Didion (écrivaine et journaliste).  L’investissement thématique place cette notion au-devant de la scène. Les pistes d’investissement alignées avec les mégatendances reposent de manière inhérente sur des visions du futur. Or ce qui rend l’investissement thématique beaucoup plus concret que les prophéties est que certaines mégatendances sont déjà en cours. Par voie de conséquence, les investisseurs thématiques n’ont besoin que d’observer la direction du courant et de nager dans son sens. Leurs convictions en matière d’investissement détermineront les domaines vers lesquels ils se dirigeront.  Bien entendu, choisir le moment propice pour investir est important et le marché baissier de 2022 a créé un point d’entrée attractif pour les investisseurs qui visent le long terme. Par ailleurs, le secteur de l’investissement offre actuellement aux investisseurs perspicaces des manières d’accéder à des thématiques différenciées alignées avec des mégatendances uniques. Pour les investisseurs, cela signifie davantage de stratégies parmi lesquelles choisir. Mais deux thèmes semblent particulièrement intéressants actuellement.

L’avenir sera vert – l’inévitable transition énergétique

Après de 18 mois de querelles intenses, les États-Unis ont voté un programme économique de 700 milliards de dollars considéré par de nombreux observateurs comme une étape extraordinaire dans la lutte contre le changement climatique. Ce projet de loi inclut 369 milliards de dollars en faveur de l’action climatique, dont des crédits d’impôts aux ménages pour l’achat de véhicules électriques et pour soutenir les énergies renouvelables, les recherches sur la séquestration du carbone, l’énergie à base d’hydrogène et les réacteurs nucléaires de petite taille[1]. Le développement d’un secteur de l’énergie à la fois durable et suffisant nécessitera des investissements majeurs dans toutes les formes d’énergie propre, dont les énergies renouvelables, l’hydrogène, les biocarburants, l’hydrogène et même le nucléaire. Plus récemment, le Parlement européen a décidé de classer les investissements futurs dans le gaz naturel et, plus particulièrement, dans l’énergie nucléaire comme durables sur le plan environnemental (sous certaines conditions) dans le cadre d’un changement de cap essentiel reconnaissant la nécessité d’une approche globale de l’abandon progressif des combustibles fossiles.

Un résultat immédiat

Le secteur de l’énergie représente de l’ordre de trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre sachant que le principal émetteur est le transport routier qui représente une proportion de 11,9 %[2]. Il est donc logique de commencer dans les domaines où le plus de progrès peuvent être réalisés et où l’impact sera le plus élevé. D’après les Perspectives des véhicules électriques à long terme pour 2022 (« Long Term Electric Vehicle (EV) Outlook 2022 ») de Bloomberg New Energy Finance, le marché des véhicules électriques représente une opportunité de 82 000 milliards de dollars entre aujourd’hui et 2050 dans un scénario de zéro émission nette. Cela concerne non seulement les véhicules, mais également l’écosystème de secteurs qui les entourent et qui inclut la technologie des batteries, les matières premières, les infrastructures de recharge et le recyclage, pour n’en citer que quelques-uns. Dans la mesure où les ventes de véhicules électriques enregistrent déjà une trajectoire exponentielle (voir Schéma 1), de telles prévisions semblent plausibles.

Source : WisdomTree, Wood Mackenzie, prévisions à compter de 2021. ICE (véhicules à moteur à combustion interne ou « internal combustion engine vehicles »), BEV (véhicules électriques à batterie ou « battery electric vehicles »), PHEV (véhicules électriques hybrides à branchement ou « plug-in hybrid electric vehicles »), HEV (véhicules électriques hybrides ou « hybrid electric vehicle »), PC = (véhicules de tourisme ou « passenger cars »). Les prévisions ne sont pas un indicateur de la performance future et tout investissement est exposé à des risques et à des incertitudes.

Ne pas faire dans la demi-mesure

L’électrification du transport routier peut occasionner une hausse de 27 % de la demande d’électricité d’ici 2050[3]. Il est donc essentiel que l’électricité utilisée soit propre. Parmi les énergies renouvelables, l’énergie éolienne offshore fait fureur actuellement et pour de bonnes raisons. D’après Wood Mackenzie, près de 1 000 milliards de dollars devraient affluer vers le marché de l’éolien offshore au cours de la prochaine décennie en raison de son adaptabilité.

Mais davantage d’énergie renouvelable nécessitera également davantage de stockage d’énergie. C’est là que la technologie des batteries entre encore en jeu. Les batteries lithium-ion, efficaces pour un stockage à durée plus courte, seront complétées par des technologies émergentes de stockage de plus longue durée. Grâce à ces dernières, l’approvisionnement en énergie ne sera pas seulement disponible pendant quelques heures, mais pendant des jours et des semaines. 

L’avenir sera fortement connecté – La transition numérique en cours

D’après Statista, le nombre de dispositifs connectés de type Internet des objets a progressé à l’échelle mondiale de 8,6 milliards en 2019 à 11,3 milliards en 2021 et devrait atteindre 29,4 milliards d’ici 2030[4]. Le monde devient de plus en plus connecté et sous de nombreuses formes.

Chaque cloud a de bons côtés

Le monde est rapidement passé de la location de cassettes et de DVD aux services de streaming basés sur le cloud qui utilisent l’intelligence artificielle pour offrir une expérience personnalisée. Le streaming vidéo n’occupe pas seulement nos écrans de télévision. Il domine également notre utilisation du téléphone portable. D’après Ericsson, le trafic mondial de données sur mobiles a augmenté de 10,9 exabytes (EB) en 2017 à 90,4 EB en 2022 et devrait atteindre 282,8 EB d’ici 2027, sachant que la vidéo est le principal moteur de cette utilisation compulsive de données (voir Schéma 2 ci-dessous).

Source : Rapport sur la mobilité 2022 d’Ericsson. Remarque : Un exabyte est égal à un million de terabytes. Les prévisions ne sont pas un indicateur de la performance future et tout investissement est exposé à des risques et à des incertitudes.

Gartner prévoit que les dépenses des utilisateurs finaux dans le stockage en ligne grand public augmenteront de 20,4 % en 2022 à 494,7 milliards contre 410 milliards en 2021. Ce chiffre atteindra près de 600 milliards de dollars en 2023[5]. Pour les utilisateurs finaux assis sur leur fauteuil dans leur domicile à regarder du contenu, des films et des émissions TV, tout est probablement dans le cloud. Mais pour YouTube, Netflix et Spotify, ces données doivent être stockées physiquement quelque part. L’explosion de l’utilisation de données nécessitera plus de centres de données et un Internet encore plus rapide. S’agissant des investisseurs intéressés par la mégatendance de l’informatique dans le cloud, l’opportunité ne réside pas seulement dans les logiciels, mais également dans les biens immobiliers qui procurent les infrastructures nécessaires.

Cette mégatendance n’est pas facultative

Si une entreprise a hâte de passer au cloud, de collecter l’ensemble des données nécessaires sur ses utilisateurs pour améliorer ses services et tout gâcher en étant victime d’une attaque informatique, le résultat peut se révéler catastrophique. Davantage de connexion signifie davantage de points de vulnérabilité à exploiter par les esprits les plus malveillants. D’après Cybersecurity Ventures, les coûts mondiaux annuels de la cybercriminalité atteindront 10 500 milliards de dollars d’ici 2025 contre 3 000 milliards de dollars en 2015. En tant que consommateur d’un produit ou d’un service, la cybersécurité est quelque chose dont vous ne vous souciez pas. Si tout est en ordre, il ne se passe rien. Mais cela est possible uniquement si les entreprises veillent à la mise en place de mesures de sécurité. Par voie de conséquence, la cybersécurité est une mégatendance qui n’est pas facultative, mais obligatoire. Elle rend un monde connecté durablement possible. 

Qu’en est-il des risques ?

Nous reconnaissons qu’une politique encore plus offensive des banques centrales peut générer davantage de turbulences. Toutefois, la politique monétaire ne devrait pas modifier le cours de cette mégatendance. Gardez tout de même un œil sur les chiffres sur l’inflation et la réponse des banques centrales.

En outre, la démondialisation peut représenter un problème, plus particulièrement pour la transition énergétique qui dépend de certaines matières premières. Les chaînes d’approvisionnement s’étendent à l’échelle mondiale et un effort coordonné pour lutter contre le changement climatique sera plus fructueux qu’un effort fragmenté.

Conclusion

Les protagonistes changeront, les adversaires également et nous assisterons à des rebondissements imprévus. Pour certains investisseurs, l’intrigue pourrait se corser. Mais les thématiques d’investissement sont en cours. Le moment est venu pour les investisseurs non seulement d’observer que le monde devient plus vert et plus connecté, mais également de contribuer aux changements qu’ils souhaitent voir apportés.

1  Source : Financial Times, le 8 août 2022.

 2 Our World in Data sur la base de chiffres de 2020.

3 « Long Term Electric Vehicle Outlook 2022 », Bloomberg New Energy Finance.

4 Source : Statista en coopération avec Transforma Insights, mai 2022.

 5 Source : Gartner, avril 2022.

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