Par Erick Muller, Head Product and Investment Strategy chez Muzinich & Co., concernant la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) du 14 décembre 2022:
« Nous pensons que la réunion de la Réserve fédérale la semaine prochaine (14 décembre) apportera des informations importantes sur la trajectoire des taux d’intérêt américains pour 2023.
A l’approche de 2023, il semble clair que le fait que les Etats-Unis entrent en récession est plus une question de quand que de si. Ces dernières semaines, de nombreux commentateurs ont laissé entendre que la perspective d’un atterrissage en douceur aux États-Unis restait une possibilité, mais nous ne pensons pas qu’il s’agira du scénario le plus probable. Au sein de la Fed, certains semblent également désireux de capitaliser sur les chiffres de l’emploi américain meilleurs que prévu de la semaine dernière et de relever éventuellement les taux d’intérêt jusqu’à 6%. Mais là encore, nous pensons que la Fed agira de manière plus nuancée la semaine prochaine.
Nous pensons actuellement que la résilience économique soutiendra les taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps et que nous connaîtrons probablement une récession technique aux États-Unis au second semestre 2023. Cela s’explique par le décalage entre les mesures de politique monétaire et les effets qui en découlent sur l’économie. Cela signifie que nous devrons probablement encore payer pour les décisions prises en 2022.
En Europe, les prix de l’énergie durant les mois d’hiver seront déterminants pour le moment où la zone euro entrera en récession. Toutefois, étant donné que les politiques budgétaires des principaux gouvernements européens restent favorables à la croissance, comme par exemple le « bouclier » de 200 milliards d’euros de l’Allemagne pour les entreprises et les consommateurs, cela pourrait fournir un tampon pour éviter une récession complète dans la zone euro pendant un peu plus longtemps. Pour la Banque centrale européenne, qui a appelé à un soutien budgétaire ciblé, limité et temporaire, le tableau est toutefois complexe. Les gouvernements de la zone euro ne suivent pas ces recommandations, ce qui pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt dans la zone euro à un stade ultérieur ».
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