Photo Christian Scherrmann © DWS
Par Christian Scherrmann, économiste américain
Il est considéré comme très probable que la banque centrale américaine abaisse ses taux directeurs lors de sa prochaine réunion le 18 septembre. Depuis 14 mois, les banquiers centraux maintiennent le niveau actuel des taux directeurs entre 5,25 et 5,50 pour cent, après avoir réagi par des hausses de taux agressives aux pressions inflationnistes provoquées par un déséquilibre entre l’offre et la demande dû à la pandémie et à la politique fiscale. Entre-temps, les taux d’inflation sont repartis à la baisse et les marchés du travail se sont détendus. Dans ce contexte, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a déjà laissé entendre, lors du symposium économique de cette année à Jackson Hole fin août, que le début d’un éventuel ajustement de la politique monétaire pourrait être imminent. Il a également indiqué qu’il pensait qu’un rythme de normalisation plus rapide que les 25 points de base habituels était possible si les données reçues le justifiaient.
Les données économiques actuelles indiquent que la situation sur le marché du travail ne se détériore pas aussi rapidement qu’on le craignait initialement et que l’inflation reste un sujet de préoccupation. Sur cette base, nous nous attendons à ce que la Fed réduise ses taux de 25 points de base non seulement en septembre, mais également lors de toutes les réunions restantes en 2024.
Comme la réaction exacte de l’inflation et des marchés du travail aux modifications des taux directeurs n’est pas connue, les banquiers centraux voudront probablement continuer à adopter une approche basée sur les données pour leurs décisions futures. Lors de la réunion de septembre, ils seront toutefois invités à publier leurs propres prévisions concernant l’économie et les taux directeurs. Nous pensons que les banquiers centraux indiqueront une trajectoire des taux d’intérêt plus modérée que ce qui est actuellement anticipé par les marchés. Cette décision pourrait être motivée par la volonté d’éviter une sous-enchère contreproductive pour l’inflation. En outre, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, devrait adopter un ton sourd mais équilibré au vu des données actuelles.
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