Perspectives de Carmignac : quatre facteurs défavorables pour l’économie mondiale en 2022

2 décembre 2021

Perspectives de Carmignac : quatre facteurs défavorables pour l’économie mondiale en 2022

Perspectives macroéconomiques – Raphaël Gallardo, chef économiste

  1. Quatre facteurs défavorables risquent d’accentuer le ralentissement de l’économie mondiale l’année prochaine : une 5ème vague de COVID, un choc des prix de l’alimentation et de l’énergie, le ralentissement du secteur immobilier chinois et le resserrement monétaire des marchés émergents et de l’anglosphère.
  1. L’économie américaine, qui est moins vulnérable à ces chocs, devrait intensifier son découplage inflationniste par rapport au reste du monde.
  1. S’il est vrai que la Réserve fédérale (Fed) ne peut plus se permettre de faire preuve de patience, le début de la normalisation monétaire devrait engendrer de nouveaux risques pour les marchés financiers, étant donné les valorisations élevées des actifs domestiques.
Raphaël Gallardo © Carmignac

« L’économie européenne souffre de la hausse de sa facture énergétique et de sa dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement manufacturières mondiales, toujours perturbées par la pandémie. Toutefois, contrairement aux États-Unis, elle devrait bénéficier de l’impulsion budgétaire positive du plan Next Generation EU. »

« Compte tenu de l’ajustement en cours de son secteur immobilier, la Chine a encore besoin d’exportations solides pour maintenir une croissance adéquate de son PIB. Pékin devrait donc continuer de résister à l’appréciation du CNY en accumulant des actifs étrangers. Ces actifs étrangers devraient, en grande partie, être recyclés sur le marché des bons du Trésor américain, ce qui risque de compliquer le travail de normalisation monétaire de la Fed. Les États-Unis devraient maintenir leur pression sur la Chine pour qu’elle adopte une politique de relance plus large en 2022. »

 

Stratégie et allocation d’investissement – Kevin Thozet, Membre du Comité d’investissement

§  En ce qui concerne les actions, nous nous concentrons sur les entreprises à croissance durable présentant une bonne visibilité, c’est-à-dire, pas trop dépendante du cycle économique et capables de répercuter l’inflation induite par les coûts tout en préservant l’activité.

§  Dans le segment obligataire, nous ciblons de manière sélective les obligations d’entreprises offrant des rendements attractifs et dont les modèles économiques ne sont pas excessivement perturbés ; une caractéristique nécessaire dans un contexte où la répression financière et la liquidité abondante dénature les mécanismes de découverte des prix – qui globalement sous-estiment le risque de défaut.

§  Les marchés émergents offrent des poches de valeur (à la fois sur les marchés obligataires et les marchés actions), après avoir été pénalisés par des politiques orthodoxes en Chine, l’inflation et la perspective d’une « normalisation » de la politique monétaire américaine.

Kevin Thozet © Carmignac


« Nous sommes passés d’un environnement d’assouplissement quantitatif illimité et de taux bas à long terme il y a un an à celui d’un relèvement rapide et généralisé des taux d’intérêt. Face à un environnement économique différencié entre les blocs économiques, le contexte justifie une approche différenciée. »

« Les investisseurs s’engagent potentiellement à un niveau élevé de risque de crédit pour des rendements réels proches de 0 %. Cette liquidité abondante associée à un tel environnement de répression financière implique que le mécanisme de découverte des prix ne fonctionne pas comme c’était le cas auparavant. Les inefficiences qui en résultent sont positives pour les gérants actifs. »

Dans un tel contexte, qui pourrait être caractérisé par une persistance de l’inflation le temps que le cycle économique arrive à maturité, nos outils de gestion des risques se concentrent sur :

  • La gestion active de l’exposition aux obligations émises par des émetteurs souverains bien notées, étant donné la volatilité des taux d’intérêt due aux inquiétudes liées à l’inflation et au niveau de la dette, la faiblesse des rendements obligataires, qui se révèlent insuffisants pour absorber cette volatilité et les marchés particulièrement enclins à des ajustements à la hausse comme à la baisse.
  • Les liquidités et les instruments à court terme semblent les plus adaptés pour traverser des épisodes de volatilité.
  • Le dollar US, compte tenu de son statut de valeur refuge et de sa dynamique.

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