La semaine dernière a été décevante pour les investisseurs en quête de sensations fortes. La volatilité a diminué, les rendements des obligations d’État ont légèrement baissé et les marchés du crédit ont dégagé des rendements positifs, les obligations américaines de qualité étant les plus performantes.
Le dollar américain est resté stable, les prix des métaux industriels et de l’énergie se sont redressés après leurs récentes chutes et l’or a atteint un nouveau sommet de plus de 2 560 dollars l’once. Dans le même temps, les marchés des actions ont affiché de solides performances, tirées par les valeurs technologiques, les « Sept Magnifiques » gagnant 7%.
Les données commerciales chinoises du mois d’août suggèrent que la consommation mondiale reste robuste, les exportations ayant augmenté de 8,7% en glissement annuel. Les exportations de véhicules ont atteint un nouveau sommet et les échanges avec presque tous les marchés ont augmenté, avec une croissance à deux chiffres des expéditions vers l’Union européenne, l’Inde et le Brésil.
Malgré les inquiétudes renouvelées concernant les guerres commerciales, les exportations chinoises vers les États-Unis ont connu leur rythme de croissance le plus rapide depuis deux ans. La Chine exporte à nouveau des marchandises déflationnistes, les entreprises réduisant leurs prix pour assurer leurs ventes, comme en témoignent les volumes d’expédition qui ont augmenté plus rapidement que la valeur des exportations au cours des derniers mois.
Le dynamisme des exportations sert de tampon à la faiblesse de la demande intérieure en Chine, comme le montrent les données décevantes sur les importations. Les importations n’ont augmenté que de 0,5% en glissement annuel, ce qui représente un net recul par rapport à la hausse de 7,2% enregistrée le mois précédent et est bien en deçà des estimations du consensus.
Les craintes concernant la perte de la dynamique de croissance depuis la fin du deuxième trimestre ont atteint les plus hauts niveaux du parti communiste chinois. Le 12 septembre, le président Xi Jinping a appelé les fonctionnaires à faire tout leur possible pour que le pays atteigne son objectif officiel de croissance de 5%: «Toutes les régions et tous les départements doivent mettre en œuvre avec soin les principales initiatives et mesures économiques introduites par le Comité central et mener à bien les tâches économiques pour les troisième et quatrième trimestres».
La Banque centrale européenne (BCE) n’a pas réservé de surprises: lors de sa réunion de politique monétaire du 12 septembre, elle a procédé à la réduction attendue de 25 points de base (pb) du taux d’intérêt. Le taux de dépôt a ainsi été ramené à 3,5%. La BCE a adopté un ton équilibré dans sa déclaration de politique générale, avec des projections de croissance légèrement abaissées de 0,1% sur l’ensemble de l’horizon de prévision et une inflation globale laissée inchangée.
Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a réaffirmé que les réductions futures dépendraient des données. Pour les marchés, l’orientation de la politique est claire; le débat porte davantage sur le calendrier.
Le marché des swaps de taux d’intérêt au jour le jour penche légèrement en faveur d’une pause lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE en octobre, ce qui implique seulement 44% de chances d’une réduction supplémentaire de 25 points de base. Cependant, la courbe des swaps évalue actuellement à 82% la probabilité d’une réduction de 50 points de base en décembre.
De même, les investisseurs américains continuent de se demander si la Réserve fédérale commencera son cycle d’assouplissement par une baisse de 25 ou 50 points de base lors de la réunion du Comité fédéral de l’open market (FOMC) qui se tiendra les 17 et 18 septembre. Les données sur les prix à la consommation du mois d’août, publiées le 11 septembre, étaient la dernière variable clé susceptible d’influencer la décision.
Lorsque les données ont été publiées, elles ont peut-être suscité quelques perplexités parmi les membres du FOMC. Du côté positif, les prix à la consommation ont augmenté de 0,19%, portant la hausse en glissement annuel à 2,5%, ce qui est conforme aux attentes et constitue la hausse la plus faible depuis près de trois ans.
Toutefois, les prix de base ont augmenté de manière inattendue de 0,28% en glissement mensuel, par rapport à l’augmentation de 0,17% en juillet et au consensus de 0,2%, ce qui laisse l’augmentation des prix de base sur douze mois glissants inchangée à 3,2%. La surprise des prix de base est venue de la force du loyer équivalent des propriétaires, qui s’est accéléré à 0,5% en glissement mensuel, ce qui pourrait renforcer l’argument en faveur d’une approche prudente des réductions de taux.
Quelle que soit la décision du FOMC, les marchés des taux d’intérêt s’attendent à des réductions de 100 points de base d’ici la fin de l’année (voir le graphique de la semaine). Si la réduction de 50 points de base n’a pas lieu en septembre, le marché estime qu’une telle mesure est très probable en novembre et qu’une autre réduction de 50 points de base est attendue en décembre.
La volatilité des taux d’intérêt devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année et toute donnée faible pourrait entraîner une réaction des prix des actifs à risque. La semaine dernière a peut-être été calme, mais elle pourrait être riche en rebondissements.
Source: Bloomberg, 14 septembre 2024. A titre d’illustration uniquement.
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