Muzinich & Co.: Va-t-on assister à une pause dans la hausse des taux d’intérêt?

9 juin 2025

Muzinich & Co.: Va-t-on assister à une pause dans la hausse des taux d’intérêt?

Par Erick Muller, responsable des investissements et des produits chez Muzinich & Co

Avec un taux de facilité de dépôt (DFR) désormais fixé à 2 %, de nouvelles baisses de la BCE sont peu probables, sauf si de nouveaux chocs négatifs viennent frapper l’économie de la zone euro. Les projections du personnel de la BCE sont globalement inchangées par rapport à mars, à l’exception d’une prévision d’inflation globale plus faible – 1,6 % en 2026 avant de revenir à 2 % en 2027 – principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie et de la vigueur de l’euro, deux facteurs qui peuvent évoluer rapidement. Les estimations de l’inflation sous-jacente et du PIB sont restées globalement inchangées.

L’inflation est désormais décrite comme « autour » de 2 % plutôt que « en bonne voie » pour atteindre cet objectif, ce qui suggère que la BCE considère que cet objectif est largement atteint. Compte tenu de l’assouplissement des conditions financières et de la croissance modérée des prêts bancaires, il n’y avait guère de raisons d’assouplir davantage la politique monétaire.

Les incertitudes liées à la politique commerciale restent élevées. La décision inhabituelle de la BCE de publier une analyse de scénarios sur le commerce reflète ses préoccupations persistantes quant à son impact sur la croissance et l’inflation. Les scénarios suggèrent notamment une baisse de l’inflation, même si celle-ci ne tient peut-être pas compte des éventuelles mesures de rétorsion de l’UE.

Cette incertitude explique probablement pourquoi la BCE évite de donner des indications prospectives et s’en tient à une position au cas par cas. Une baisse en juillet semble peu probable, la BCE attendant des éclaircissements sur les droits de douane américains. Nous continuons de tabler sur un ralentissement de l’inflation intérieure, le ralentissement de l’activité dans les services pouvant entraîner une nouvelle baisse de l’inflation sous-jacente. Les risques pesant sur les taux sont orientés à la baisse, mais toute mesure serait probablement limitée, avec des hausses de 0,10 % plutôt que de 0,25 %, et un objectif de taux directeur de 1,80 % en fin d’année.

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