Comme c’est souvent le cas au cours de la troisième semaine du mois, les prix sont restés dans une fourchette étroite. Les rendements des obligations d’État sont en légère baisse, la courbe américaine se pentifiant, en raison de la surperformance de la partie avant, ce qui indique que les craintes inflationnistes à court terme s’apaisent. La faiblesse de l’indice des prix à la production (PPI) a probablement été le fait marquant des données économiques américaines, avec une baisse de 0,5% en glissement mensuel. En plus de la faiblesse de l’indice des prix à la consommation (IPC) et des données salariales de la semaine dernière, le Comité fédéral de l’open market (FOMC) dispose désormais de suffisamment d’éléments pour justifier le ralentissement du rythme de resserrement à 25 points de base (pb) lors de sa réunion de février. Les marchés du crédit aux entreprises ont continué de progresser en termes de prix, sous l’effet d’éléments techniques solides, et nous avons assisté au dénouement du positionnement défensif par le biais de soldes de trésorerie élevés et de flux entrants plus importants dans la classe d’actifs depuis le début de l’année.
L’Asie a occupé le devant de la scène cette semaine. À l’approche du Nouvel An lunaire, qui marque le début de l’année du lapin, tous les regards étaient tournés vers le produit intérieur brut (PIB) de la Chine au quatrième trimestre. Les prévisions pessimistes du consensus de 1,6% ont été largement dépassées, l’économie ayant enregistré une croissance de 2,9% pour le trimestre. Cette bonne surprise est due à un rebond des ventes au détail combiné à une reprise modérée des investissements en actifs fixes, tandis que la production industrielle a mieux résisté que prévu. En 2022, l’économie chinoise a progressé de 3%, sa plus faible croissance annuelle depuis 1976. Compte tenu des nouvelles informations sur la croissance économique, des signes de pic du virus COVID et de la normalisation des indices de mobilité et de logistique, de nombreux économistes ont revu à la hausse cette semaine leurs prévisions de croissance pour la Chine en 2023. Par exemple, J.P. Morgan a révisé ses prévisions de 4,4% à 5,6%.1 Cela a aidé les investisseurs à réduire leurs craintes de récession mondiale, étant donné que J.P. Morgan a estimé qu’une hausse de 1% de la croissance chinoise aurait normalement des retombées de 0,4% sur le reste du monde.2
La Banque du Japon, dernier bastion de l’assouplissement quantitatif, était également sous les projecteurs cette semaine. Le marché a spéculé pour savoir si elle allait encore ajuster sa politique de contrôle de la courbe des taux, comme ce fut le cas en décembre, à la surprise des investisseurs. La Banque du Japon a dû par la suite dépenser 265 milliards de dollars US pour acheter des obligations afin de maintenir le point à 10 ans en dessous de 50 points de base.3 Toutefois, aucun autre ajustement n’a été effectué, créant un catalyseur positif pour les obligations d’État américaines et le dollar US. Les avoirs des investisseurs japonais en bons du Trésor américain s’élèveraient à 1,08 trillion de dollars américains. Une nouvelle augmentation de la fourchette ou la suppression du contrôle aurait réduit les différentiels d’intérêt entre le Japon et les États-Unis et aurait pu accélérer la vente des avoirs américains (voir le graphique de la semaine).
Graphique de la semaine: La question des mille milliards de dollars (avoirs japonais en UST)
Source: Données de Bloomberg au 20 janvier 2023. À des fins d’illustration uniquement.
1 J.P. Morgan, Asia Pacific Economic Research, 17 janvier 2023.
2 J.P. Morgan, Global Economic Research, 13 janvier 2023.
3 Financial Times, « Bank of Japan defies market pressure and holds firm on yield curve control », 18 janvier 2023.
Retrouvez l’ensemble de nos articles Business