Le métier de manager offre de grandes satisfactions, mais il faut souvent en passer par des moments de doute, car le métier s’avère souvent ingrat. Au fil des décennies, de nouvelles méthodes sont explorées pour apporter des solutions pérennes pour l’entreprise. Le management se réinvente sans cesse. Après avoir traversé une longue période durant laquelle le monde de l’entreprise s’est progressivement déshumanisé, la tendance s’inverse aujourd’hui avec un management humaniste.
Si les méthodes de management évoluent, une base demeure, car elle constitue l’essence du métier de manager. On retrouve au fil du temps les éléments qui permettent de construire une relation qui permette à chaque collaborateur de s’épanouir pour donner le meilleur de lui-même. Le manager doit se montrer exemplaire pour fonder des interactions saines. La confiance se classe en tête de liste : chacun a besoin de reconnaissance et de confiance pour avancer et oser innover ; de son côté, le manager doit prouver qu’il a confiance dans les membres de son équipe à qui il délègue les tâches. Son but est de créer une synergie entre tous pour que chacun trouve un sens à son travail, ainsi qu’une réelle motivation. L’engagement des collaborateurs constitue la meilleure des perspectives de réussite.
Malgré toute la bonne volonté de chacun, appliquer les méthodes de base ne suffit pas à fédérer une équipe et à la rendre performante. Nous vivons dans un monde torturé, complexe et qui doute de son avenir. L’insécurité se montre multiple : elle concerne l’identité, le statut social, le sens du travail et des valeurs, etc. Or, lorsqu’un employé ne trouve plus de sens à son métier, il perd de ses capacités, d’autant que son marasme devient contagieux. C’est ainsi que se développent des maladies comme la dépression et le burn-out, malgré tous les efforts d’un manager consciencieux. Ce type de constat se multipliant dans les entreprises, les départements des ressources humaines s’intéressent de plus en plus au management humaniste. Il peut combler des manques et stabiliser les équipes qui deviennent plus fortes et plus performantes.
Le management humaniste s’attache à plusieurs principes fondamentaux qui semblent fonctionner. Pour les appliquer, il faut un manager qui y soit sensibilisé, car il doit sincèrement s’intéresser à ses collaborateurs et pratiquer l’écoute active. Il ne s’agit pas de tomber dans le paternalisme qui sonne faux, mais bien de prendre en compte la personnalité de chacun.
Les décisions prises par le manager, ainsi que la façon dont il les applique doivent impérativement respecter la dignité de chacun. Pratiquer un management humaniste n’est pas synonyme de laisser aller et le manager doit parfois s’affirmer. En revanche, il doit toujours le faire avec bienveillance, sans froisser les individus. Il doit reconnaître les qualités de chacun et ne doit jamais humilier, manipuler, dominer ou blâmer. Le manager doit impérativement reconnaître ses collaborateurs pour les ressources qu’ils possèdent et ne jamais les considérer eux-mêmes comme des ressources.
En stimulant la créativité de ses collaborateurs, le manager stimule leur créativité et leurs capacités d’innovation. Les talents s’expriment plus librement, ce qui est bénéfique à l’ensemble de l’entreprise. Le manager doit inviter ses équipes à développer leur esprit critique, à tout niveau de la hiérarchie. Il obtient en retour un engagement sincère, tout aussi profitable.
L’humanisme n’a rien à voir avec l’angélisme. Le manager humaniste est parfaitement ancré dans la réalité et il doit se montrer très exigeant. Il doit bien sûr l’être d’abord avec lui-même et toujours montrer l’exemple. En construisant une relation de confiance et en stimulant les ambitions de ses collaborateurs, il fonde des bases solides. Il s’agit d’un travail quotidien harassant, mais passionnant. Les relations humaines s’avèrent complexes, mais le manager qui comprend leurs subtilités trouve le juste milieu pour créer un climat de confiance productif.
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