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Par Jason Guthrie, Responsable des actifs numériques chez WisdomTree (« Head of Digital Assets, WisdomTree »)
Les perspectives des crypto-monnaies sont devenues un sujet brûlant pour les acteurs du marché, les spectateurs et la presse. Alors que le marché des crypto-monnaies a récemment connu un repli au milieu d’une série de flux de nouvelles négatives, tout n’est pas sombre. On a beaucoup parlé du bitcoin (BTC), mais l’éther (ETH) présente de plus en plus une opportunité intéressante pour les investisseurs.
Les perspectives des crypto-monnaies sont devenues un sujet brûlant pour les acteurs du marché, les spectateurs et la presse. Alors que le marché des crypto-monnaies a récemment connu un repli au milieu d’une série de flux de nouvelles négatives, tout n’est pas sombre. On a beaucoup parlé du bitcoin (BTC), mais l’éther (ETH) présente de plus en plus une opportunité intéressante pour les investisseurs. Bien que chaque variation du cours des cryptomonaies soit complexe, je vais tâcher de remettre les choses dans leur contexte et de présenter les facteurs clés de l’évolution de l’ether.
Ether, la cryptomonnaie native du réseau du réseau Ethereum, est une cryptomonnaie comme le Bitcoin, mais elle présente des différences fondamentales au niveau du réseau à l’origine de cas d’utilisation très différents pour chaque cryptomonnaie. Le Bitcoin est principalement une réserve de valeur dont l’offre est plafonnée et qui est considérée comme une solution de niveau 1 (« layer-1 ») au sein de l’infrastructure des paiements internationaux. C’est de là que provient l’analogie de l’or numérique.
L’ether est utilisé pour faire fonctionner le réseau Ethereum, qui est essentiellement une plateforme logicielle décentralisée conçue pour exécuter un code informatique compilé connu sous le nom de contrats intelligents ou « smart contracts ». Ces contrats intelligents peuvent être utilisés pour automatiser un large éventail de fonctions, des échanges de valeur très simples aux contrats d’assurance jusqu’aux échanges décentralisés, le tout géré par le réseau décentralisé Ethereum. Le degré de complexité du contrat intelligent détermine les frais de transaction (connus sous le nom de frais de gaz ou « gas fees ») qui sont intégrés au cours de l’ether. Ainsi, ce dernier est le résultat de la quantité et de la complexité prévisionnelles des transactions sur le réseau et de la valeur potentielle générée par diverses applications basées sur les contrats intelligents d’Ethereum. Si les transactions présentent une forte valeur économique, les investisseurs sont disposés à payer plus. Par ailleurs, l’ether a acquis à un certain degré le statut de valeur-refuge au sein de l’univers des cryptomonnaies en raison du fait qu’il s’agit de la deuxième cryptomonnaie la plus importante, que la demande en sa faveur est très persistante et que l’expansion de son offre, qui n’est pas fixe, est pourtant très prévisible et relativement contrôlée en comparaison des monnaies fiat postérieures à l’année 2008.
Pourquoi a-t-on constaté autant d’intérêt de la part des investisseurs au cours de ces derniers mois ?
Au sein du secteur, on constate beaucoup d’enthousiasme autour des propositions d’évolution du réseau Ethereum que beaucoup de personnes saluent comme les prochains facteurs clés qui conditionneront l’évolution de cet écosystème. Divers changements sont prévus, mais les deux principales évolutions sont d’une part le passage de la Preuve de travail (« Proof of Work » ou POW) à la Preuve d’enjeu (« Proof of Stake » ou POS) en tant que mécanisme de consensus, d’autre part le développement de solutions de niveau 2 (« « layer 2 ») qui contribuent à renforcer le réseau. D’après certaines rumeurs, ces changements contribueront à accélérer l’utilisation du réseau Ethereum en attirant plus d’utilisateurs et de projets vers la plateforme.
Par ailleurs, le changement potentiel en faveur de POS profite d’un débat qui fait rage dans la sphère des cryptomonnaies, à savoir l’utilisation d’énergie. POS utilise beaucoup moins d’énergie que POW. D’après certains, il pourrait s’agir d’un facteur de soutien de l’adoption de la plateforme.
L’un des déploiements de contrats intelligents les plus innovants a été la croissance vigoureuse de la finance décentralisée qui a été principalement constatée sur le réseau Ethereum. Cette approche consiste essentiellement à utiliser la technologie décentralisée pour automatiser le transfert de valeur, un rôle historiquement tenu par de grands établissements et qui représente une activité très rentable. Il existe des produits de finance décentralisée qui visent à remplacer les bourses de valeurs, perturbant ainsi l’activité d’octroi de prêts, innovant en matière d’émission d’obligations, etc. À titre d’exemple, les projets LINK et Uniswap DeFi sur Ethereum ont attiré des montants significatifs de capitaux et offrent un potentiel extraordinaire. Si Ethereum parvient à conserver sa position dominante sur ce segment, il devrait continuer de soutenir la demande en faveur d’ether.
Le Bitcoin reste la cryptomonnaie la plus répandue. Son parcours haussier attire le plus l’attention des médias et il s’agit de loin du point d’entrée le plus courant pour investir de nouveaux capitaux sur ce marché. Or nous savons tous que les variations de marché suivent des cycles. À mesure de l’essoufflement du Bitcoin, les investisseurs cherchent à prendre des bénéfices et à placer leur argent ailleurs. L’ether est souvent l’actif qu’ils choisissent. Il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. Il est suivi par des experts en cryptomonnaies qui expliquent que le marché suit une tendance qui va du BTC à l’ETH, puis vers les Altcoins à grande capitalisation[1] et la finance décentralisée et enfin vers les projets à micro-capitalisation. Cette tendance a été observée en 2017 et nous pourrions désormais assister à une évolution similaire.
[1] Un Altcoin est une monnaie numérique qui est une alternative au Bitcoin
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