Selon le dernier Janus Henderson Global Dividend Index, les dividendes mondiaux ont augmenté de 3,1 %[1] pour atteindre 431,1 milliards de dollars au troisième trimestre, un montant record pour la période. Malgré cela, le taux de croissance a été relativement faible par rapport aux derniers trimestres – l’augmentation sous-jacente était de 6,6 % au premier semestre 2024.
Les réductions très importantes opérées par seulement cinq entreprises expliquent le ralentissement apparent et masquent une croissance beaucoup plus forte sur l’ensemble du marché. Ces réductions incluent Evergreen Marine à Taïwan et Glencore au Royaume-Uni qui, à elles deux, ont eu un impact de 3,4 points de pourcentage sur le taux de croissance du troisième trimestre. Sans ces réductions, la croissance mondiale aurait été plus de deux fois plus rapide, à 6,5 %, ce qui est conforme au premier semestre et au résultat attendu pour l’ensemble de l’année.
De même, l’augmentation médiane, ou typique, enregistrée par les entreprises était de 6,0 % au troisième trimestre. Globalement, neuf entreprises sur dix (88 %) ont augmenté ou maintenu leurs dividendes.
Dans l’ensemble de l’Europe, la croissance sous-jacente de 3,9 % est un peu plus lente qu’au premier semestre, en raison des variations saisonnières qui font que, dans la plupart des pays, peu de dividendes sont versés au troisième trimestre, de sorte que l’impact du troisième trimestre sur le total annuel est relativement atténué. L’Espagne, la France et les Pays-Bas ont représenté la moitié du total payé.
En France, l’augmentation sous-jacente de 8,5 % est conforme à la tendance observée depuis le début de l’année. Parmi les quelques entreprises qui ont effectué des versements, la plupart ont affiché des augmentations à deux chiffres, mais une hausse plus modeste de TotalEnergies, qui était de loin le plus gros payeur, a freiné le montant cumulé.
Les versements de dividendes spéciaux, particulièrement faibles, ont également eu un impact, freinant davantage que prévu le taux de croissance global au troisième trimestre. Ces versements sont volatils par nature et sont donc exclus des chiffres sous-jacents. Le taux de croissance sous-jacent de 3,1% au troisième trimestre est conforme aux attentes de Janus Henderson.
La Chine, l’Inde et Singapour ont tous versé des dividendes records au cours du trimestre. La majeure partie de la croissance en Chine est due à Alibaba, qui distribue pour la première fois cette année des liquidités à ses actionnaires, tandis qu’en Inde, la croissance a été forte dans un très large éventail d’entreprises.
Ailleurs, le versement de dividendes pour la première année par Meta et Alphabet a donné un élan significatif à une croissance déjà forte aux États-Unis, où 96 % des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs versements d’une année sur l’autre. La croissance a été de 10,0 % sur une base sous-jacente.
Au cours d’un trimestre saisonnier important pour la région, les paiements de l’Asie-Pacifique hors Japon ont été nettement inférieurs à la moyenne, en raison de la faiblesse observée en Australie, à Hong Kong et à Taïwan. Singapour s’est démarquée de la tendance grâce aux fortes augmentations enregistrées par ses banques.
D’un point de vue sectoriel, ce sont les banques et les sociétés du secteur des médias qui ont le plus contribué à la croissance, tandis que les secteurs de l’exploitation minière et des transports ont eu l’impact négatif le plus important.
Compte tenu du niveau moins élevé des dividendes spéciaux au cours du troisième trimestre, Janus Henderson a légèrement réduit ses prévisions pour 2024 en les ramenant à 1 730 milliards de dollars, soit une augmentation globale de 4,2 % par rapport à 2023 (au lieu de son estimation précédente de 4,7 % pour la croissance globale). Les prévisions de croissance sous-jacente restent inchangées, à 6,4 %.
Jane Shoemake, gérante de portefeuille de clients au sein de l’équipe Global Equity Income de Janus Henderson, déclare : « Les craintes selon lesquelles la hausse des taux d’intérêt pourrait peser lourdement sur l’économie mondiale se sont jusqu’à présent avérées infondées. Les entreprises constatent qu’il est de plus en plus facile de refinancer leurs dettes et que les banques sont bien capitalisées et génèrent de bons rendements, même si les taux d’intérêt baissent, les créances douteuses restant sous contrôle. La rentabilité des entreprises dans la plupart des régions du monde semble solide, ce qui implique que la croissance des dividendes peut se poursuivre jusqu’en 2025. En tout état de cause, les dividendes affichent une croissance plus régulière que les bénéfices au fil du temps, car les entreprises s’efforcent de gérer les ratios de distribution tout au long du cycle économique.
C’est dans ce contexte qu’il faut voir le ralentissement apparent de la croissance au troisième trimestre. Nous restons convaincus que la croissance sous-jacente de cette année sera en ligne avec les bons résultats du premier semestre.
Plus d’un sixième de la croissance sous-jacente de cette année provient d’entreprises telles qu’Alibaba et Meta qui versent leurs tout premiers dividendes, ce qui montre que ces secteurs relativement nouveaux arrivent à maturité et commencent à restituer aux actionnaires une partie des très grandes quantités de liquidités qu’ils ont accumulées. Alphabet, par exemple, dispose de 80.9 milliards de dollars* de trésorerie nette dans son bilan, bien qu’elle ait dépensé environ 46.7 milliards de dollars* en rachats d’actions et encore près de 5 milliards de dollars en dividendes au cours des seuls neuf premiers mois de cette année, ce qui suggère qu’il y a encore de la place pour une augmentation significative des dividendes dans le futur. »
[1] La croissance globale et sous-jacente a été de 3,1 % en glissement annuel au troisième trimestre.
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