Les allocations dans les infrastructures devraient augmenter de 20 % dans le cadre d’une stratégie de gestion des risques en période d’incertitude

10 septembre 2025

<strong>Les allocations dans les infrastructures devraient augmenter de 20 % dans le cadre d’une stratégie de gestion des risques en période d’incertitude</strong>

Les investissements dans les infrastructures sont apparus comme une stratégie clé contre le risque pour les investisseurs en période d’incertitude, avec des allocations qui devraient augmenter de 20 % au cours des cinq prochaines années. Cette conclusion fait partie du dernier rapport PM700 publié par IFM Investors, gestionnaire d’investissements mondial détenu par des fonds de pension.

Son étude annuelle, PM700, recueille les réponses de plus de 700 professionnels de l’investissement de haut niveau à travers le monde et révèle les dernières tendances en matière d’investissement sur les marchés privés, avec des informations personnalisées pour l’Amérique du Nord, l’Asie-Pacifique et l’Europe.  

L’étude de cette année a révélé que la proportion d’investisseurs allouant des fonds aux infrastructures devrait passer de 49 % à 60 % d’ici 2030 à l’échelle mondiale, ceux-ci se tournant vers les marchés privés pour lutter contre les risques géopolitiques et la volatilité macroéconomique.  

Outre les rendements, la gestion des risques a été un facteur clé des investissements dans les infrastructures et des stratégies plus larges sur les marchés privés, près de la moitié des investisseurs (47 %) citant la diversification, la couverture contre l’inflation et la résilience comme principales raisons de leur allocation aux marchés privés. L’étude révèle également que la plupart des investisseurs institutionnels considèrent les facteurs géopolitiques et macroéconomiques comme des moteurs clés de l’allocation d’actifs, ce qui les incite à se tourner vers les marchés privés.

L’écart de rendement entre le capital-investissement et les infrastructures se réduit

La tendance à l’augmentation de l’allocation aux infrastructures s’explique par le fait que les investisseurs déclarent que les investissements en actions et en dette dans les infrastructures ont atteint ou dépassé leurs attentes en matière de rendement au cours des 12 à 18 derniers mois. Plus de la moitié (57 %) ont déclaré que les rendements des actions dans les infrastructures avaient dépassé leurs attentes, tandis que 49 % ont déclaré la même chose pour les investissements en dette. Les attentes de rendement net pour les actions dans les infrastructures sont désormais de 13,4 %, en hausse de 200 points de base par rapport à 2024, et presque à égalité avec le capital-investissement (13,65 %). Les attentes de rendement net pour la dette dans les infrastructures sont de 9,6 %, en hausse de 170 points de base par rapport à 2024.   

Le rapport souligne que si les stratégies de base restent populaires, les investisseurs remontent les courbes de risque/rendement.

  • Sept investisseurs sur dix (71 %) recherchent des opportunités à cheval entre le capital-investissement et les infrastructures ;  
  • près de la moitié (46 %) ciblent des stratégies à valeur ajoutée ; et  
  • plus des deux tiers (67 %) considèrent que le marché intermédiaire est un domaine attractif pour les investissements dans les infrastructures.   

La nécessité d’une politique positive

Les investisseurs plaident en faveur de mesures réglementaires et politiques visant à débloquer cette offre de projets investissables. Les principaux obstacles à l’investissement dans les infrastructures cités sont les contraintes d’allocation d’actifs et l’insuffisance de l’offre par rapport à la demande. Six répondants sur dix ont également indiqué que des solutions présentant un rapport risque/rendement plus élevé attireraient davantage de capitaux privés vers les infrastructures.   

Citations attribuées à Luba Nikulina, directrice de la stratégie chez IFM Investors :   

« Les craintes liées aux chocs géopolitiques et à l’incertitude macroéconomique poussent les investisseurs institutionnels à repenser leurs stratégies d’investissement et à explorer des actifs alternatifs. En période de tension sur les marchés, les prix des actifs publics deviennent souvent volatils et corrélés, ce qui compromet la diversification traditionnelle et entraîne un glissement vers les marchés privés pour une gestion des risques et un potentiel de croissance plus efficaces. »

« Appréciées pour leur potentiel à offrir des rendements similaires à ceux des actions avec une volatilité moindre, les infrastructures constituent une classe d’actifs polyvalente qui prend tout son sens en période d’incertitude. »

« Outre le fait qu’elles répondent à des besoins mondiaux essentiels tels que l’énergie, les transports et la connectivité numérique, nous avons également observé une augmentation significative des rendements attendus des infrastructures, tant du côté des actions que des obligations, avec la perspective d’un alpha plus élevé provenant de ces classes d’actifs. »

« Si l’appétit des investisseurs pour les infrastructures est élevé, l’offre de transactions doit s’accélérer. La réforme réglementaire peut contribuer à accélérer les autorisations de planification, à clarifier les cadres transfrontaliers et à mettre en place des mécanismes de revenus soutenus par les pouvoirs publics, qui sont tous des instruments clés. Nous pensons qu’avec le soutien des autorités réglementaires, cette classe d’actifs a le potentiel de devenir un pôle d’attraction pour les investissements. »

Conclusions régionales :

APAC :  

  • La région APAC affiche les allocations les plus élevées en actions et en dette liées aux infrastructures, avec 56 %, et les allocations prévues pour les 3 à 5 prochaines années devraient passer à 67 %. En tant que pionniers de l’investissement dans les infrastructures, les investisseurs australiens ont les allocations les plus élevées en actions et en dette liées aux infrastructures, avec 65 %, et les allocations prévues pour les 3 à 5 prochaines années sont également les plus élevées, avec 75 %.
  • Près de la moitié des répondants (47 %) citent la gestion du risque de portefeuille (par exemple, la diversification ou la couverture contre l’inflation) comme principale motivation pour investir sur les marchés privés, tandis que 43 % mentionnent les avantages liés aux primes d’illiquidité.
  • Près des deux tiers des investisseurs (64 %) ont cité la géopolitique comme la mégatendance ayant le plus grand impact sur leurs investissements sur les marchés privés, suivie par nouvelles technologies (53 %) et la macroéconomie (52 %).  
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités pour les investisseurs dans les actions d’infrastructure sont les suivants : social (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (55 %), numérique, IA et/ou télécommunications (47 %) et environnement (47 %).
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités pour les investisseurs dans le domaine des dettes d’infrastructure sont le numérique, l’IA et/ou les télécommunications (45 %), le social (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (45 %) et les transports (43 %). Les investisseurs de la région APAC sont légèrement moins enclins à prendre des risques en matière d’investissements en actions dans les infrastructures, la majorité d’entre eux (52 % contre 39 %) visant des niveaux de rendement Core-plus pour leurs investissements en actions dans les infrastructures. Leur principale motivation pour investir dans les actions dans les infrastructures est d’avoir un impact social positif (44 % contre 37 %).
  • Les investisseurs en dette d’infrastructure dans la région APAC ont les attentes de rendement net les plus élevées de toutes les régions (9,8 % contre 9,6 %). Cela s’explique peut-être par le fait qu’un nombre plus élevé d’entre eux (53 % contre 49 %) déclarent que les investissements en dette d’infrastructure ont répondu ou dépassé leurs attentes de rendement au cours des 12 à 18 derniers mois. Ils considèrent les transports (19 %) comme le secteur le plus attractif, plutôt que les infrastructures numériques, qui sont le choix numéro un à l’échelle mondiale.

Amérique du Nord :  

  • Près de la moitié des investisseurs en Amérique du Nord (49 %) investiront dans les infrastructures au cours des 12 prochains mois, et cette proportion passera à près des deux tiers (61 %) au cours des 3 à 5 prochaines années.  
  • Près de la moitié des répondants (48 %) ont déclaré que leur principale motivation pour investir dans les marchés privés était la gestion du risque de portefeuille (par exemple, pour la diversification ou la couverture contre l’inflation), tandis que 45 % ont cité l’augmentation des rendements.  
  • Six investisseurs sur dix (61 %) en Amérique du Nord citent la géopolitique comme la mégatendance ayant le plus grand impact sur leurs investissements sur les marchés privés, suivie par la macro économie (53 %) et les conflits (51 %).
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités en matière d’actions dans le secteur des infrastructures pour les investisseurs nord-américains sont les infrastructures sociales (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (54 %), les énergies conventionnelles (37 %) et les transports (37 %).
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités en matière de dette d’infrastructure pour les investisseurs en Amérique du Nord sont le numérique, l’IA et/ou les télécommunications (40 %), le social (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (39 %) et les énergies conventionnelles (35 %).  
  • Les attentes en matière de rendement net des actions d’infrastructure sont les plus élevées chez les investisseurs nord-américains (13,5 % contre 13,4 % dans l’ensemble des régions). Cela peut s’expliquer par le nombre plus élevé (61 % contre 57 % à l’échelle mondiale) de personnes déclarant que les rendements des investissements en actions d’infrastructure au cours des 12 à 18 derniers mois ont atteint ou dépassé leurs attentes.
  • Les investisseurs nord-américains sont les plus enclins à investir dans des profils de risque/rendement plus élevés pour les actions dans les infrastructures, 47 % d’entre eux visant des niveaux de rendement à valeur ajoutée et 4 % supplémentaires visant des niveaux opportunistes.

EMEA :  

  • Près de la moitié des investisseurs d’Europe occidentale (45 %) investiront dans les infrastructures au cours des 12 prochains mois, et ce chiffre passera à 56 % au cours des 3 à 5 prochaines années. Les Pays-Bas enregistrent le niveau d’investissement le plus élevé, avec 53 % des répondants qui investiront au cours des 12 prochains mois, et ce chiffre passera à 70 % au cours des 3 à 5 prochaines années. L’Allemagne devrait également connaître une augmentation de 32 % des allocations aux infrastructures au cours des 3 à 5 prochaines années (46-61 %), et le Royaume-Uni devrait également connaître une augmentation supérieure à la moyenne mondiale, avec des allocations d’investissement qui devraient augmenter de 25 % (48-60 %) au cours des 3 à 5 prochaines années.
  • Près de la moitié des répondants (45 %) citent la gestion du risque de portefeuille (par exemple, la diversification ou la couverture contre l’inflation) comme principale motivation pour investir sur les marchés privés, tandis que 42 % mentionnent l’augmentation des rendements.
  • Près de six investisseurs sur dix (59 %) en Europe occidentale citent la géopolitique comme la mégatendance ayant le plus grand impact sur leurs investissements sur les marchés privés, les nouvelles technologies et la macroéconomie arrivant ex aequo en deuxième position avec 54 %.
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités en matière d’actions dans le domaine des infrastructures pour les investisseurs d’Europe occidentale sont le numérique, l’IA et/ou les télécommunications (45 %), l’environnement (44 %) et le social (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (43 %).
  • Les trois sous-thèmes cités comme présentant les meilleures opportunités en matière de dette d’infrastructure pour les investisseurs sont le numérique, l’IA et/ou les télécommunications (45 %), l’environnement (45 %) et le social (hôpitaux, écoles, stades, bâtiments gouvernementaux, logements sociaux et abordables) (38 %).

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