Dans le milieu professionnel, émotion et travail paraissent souvent comme incompatibles. Pourtant, selon une enquête Catalyst1 menée en 2021 sur 900 employés, 60 % d’entre eux se déclarent être en épuisement professionnel. Ignorer ses propres ressentis et ne pas prêter attention aux sentiments d’autrui peut impacter l’implication des salariés et la productivité de l’entreprise. Adopter un comportement empathique peut se révéler propice aux interactions sociales et à la réussite professionnelle. Mais comment se définit l’empathie ? Comment l’adopter en entreprise ?
Faire preuve d’empathie a toujours été une compétence essentielle pour les dirigeants. De nouvelles recherches indiquent que l’empathie n’est pas seulement un concept tendance, mais un véritable atout pour le bon fonctionnement d’une entreprise.
Souvent confondue avec la compassion ou la sympathie, l’empathie, selon l’Encyclopaedia of Social Psychology, « se définit comme la compréhension de l’expérience d’une autre personne en s’imaginant dans la situation de cette autre personne ». L’écoute de son interlocuteur se fait de manière active, sans jugement, ni confusion entre ses propres émotions et les siennes. 3 concepts de l’empathie se distinguent :
Une attitude empathique permet de développer une mentalité inclusive au sein de l’entreprise, favorable à une bonne collaboration au sein de l’équipe.
La question de l’empathie en entreprise fait l’objet de nombreuses recherches. Celles-ci indiquent qu’une valorisation d’une attitude froide et objective au travail, ou des relations hiérarchiques parfois difficiles, inhibe la sensation de compassion et d’empathie envers son entourage professionnel.
L’avènement des nouvelles technologies n’est pas en reste. Passer trop de temps devant un écran, par exemple, déshumanise la relation à l’autre avec une possible perte de reconnaissance et de compréhension des émotions. Un article de Sherry Turkle, anthropologue et psychologue, publié en 2018 sur le magazine Behavioral Scientist2, évoque même le phénomène de déficit d’empathie. Elle pointe l’impact délétère des technologies numériques sur le tissu social et les relations humaines.
La Directrice Générale France de LinkedIn, Fabienne Arata, prône un management compassionnel, une pratique quotidienne qui permet « non seulement d’essayer de se mettre à la place de l’autre pour comprendre son problème, mais aussi de lui venir en aide pour trouver des solutions ». Manifester de l’empathie apparait donc comme une force plutôt qu’une faiblesse pour l’entreprise.
Selon le rapport du « State of Workplace Empathy » de 20183, publié par Businessolver, l’empathie contribue à des résultats positifs : 87 % des PDG observent une hausse de résultats de l’entreprise, 90 % des salariés sont plus engagés et 81 % des employés acceptent même de faire des heures supplémentaires.
L’empathie se positionne également comme un vecteur d’efficacité en communication, en innovation et productivité ou auprès du service à la clientèle.
Bien qu’elle soit une capacité humaine innée, de récentes découvertes en neurosciences sociales4 montrent que l’empathie s’apprend et se développe avec l’entrainement, un peu comme un muscle.
Pour cela, plusieurs exercices s’offrent à vous :
Loin d’être une nouvelle compétence, l’empathie s’impose de plus en plus dans la culture d’entreprise comme une qualité indéniable. Elle favorise un climat propice au bon développement de la société et aux besoins émotionnels des salariés. Cultiver l’empathie et promouvoir ce comportement, c’est remettre l’humain au cœur de l’entreprise.
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