Par Christian Scherrmann, économiste américain
Avec 151’000 embauches, le nombre de nouveaux recrutements est resté légèrement en deçà des attentes. Contrairement aux craintes de voir le nombre d’embauches dans le secteur public diminuer, 11’000 nouveaux postes ont été créés. Néanmoins, on constate un net ralentissement par rapport à la moyenne sur 12 mois de 33’000 nouveaux recrutements. Le secteur privé a enregistré une hausse de 140’000, ce qui est également légèrement inférieur aux attentes. L’évolution a été particulièrement faible dans le secteur du travail temporaire ainsi que dans l’industrie des loisirs et de l’hôtellerie. Une augmentation relativement forte des nouvelles embauches dans le secteur manufacturier, de l’ordre de 10’000, a été une bonne surprise, ce qui est en contradiction avec les indicateurs de confiance. De plus, les chiffres de janvier ont été légèrement revus à la baisse, ce qui confirme la thèse selon laquelle le marché du travail s’est stabilisé en février. Le taux d’activité a reculé de 20 points de base, ce qui a entraîné une légère augmentation du taux de chômage de 4,0 % à 4,1 %, une partie de la baisse de l’emploi total ayant été absorbée par le chômage. La croissance des salaires a légèrement ralenti, passant de 0,4 % le mois précédent à 0,3 %, ce qui confirme l’affirmation de la Fed selon laquelle les marchés du travail ne subissent actuellement aucune pression inflationniste. Pour l’instant, les données sont neutres : pas de faiblesse significative, mais pas non plus de boom, mais plutôt l’image que l’on attend d’une économie qui passe de taux de croissance élevés à un ralentissement de son potentiel. Il reste cependant à voir les effets des suppressions d’emplois dans le secteur public, l’incertitude persistante dans l’économie et l’industrie ainsi que les conséquences de la baisse de l’immigration, qui représentent des risques de ralentissement.
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