Le bonheur au travail existe-t-il vraiment ?

2 mai 2021

Le bonheur au travail existe-t-il vraiment ?

Aujourd’hui de plus en plus d’entreprises ont vocation à cultiver le bonheur au travail pour le bien-être de leurs salariés. L’employeur veille à améliorer les conditions de travail, en adoptant des méthodes plus souples face à un management plus classique. Cette stratégie a le mérite de susciter tout de même quelques questions, notamment sur le plan de la productivité. Est-ce vraiment un mode de fonctionnement efficace pour la croissance de l’entreprise ou bien une utopie idéalisée par le salariat ?

Un vent de modernité dans les entreprises :

La culture du bonheur au travail est un vrai enjeu que les entreprises qui se veulent dans l’air du temps. Prendre en considération le bonheur au travail est un réel enjeu, voir un modèle économique et de croissance pour certains employeurs. Préalablement réservé aux grands groupes tels que Google ou Zappos, aujourd’hui c’est une stratégie pour les entreprises de toutes tailles et dans tout secteur d’activité, qui veulent promouvoir une image positive de leur marque dans leur secteur d’activité. Promouvoir un management plus moderne, plus accueillant pour les employés qui se sentent bien dans l’entreprise et réalisent leur travail avec plaisir et passion.

Un vrai modèle ou une utopie ?

Les plus grands groupes plébiscitent cette nouvelle forme de management comme étant une vraie stratégie pour allier l’intérêt de l’entreprise et du salarié, dont les intérêts individuels se joignent à l’intérêt commun et se dirigent vers un seul et même objectif. La croissance de l’entreprise va ainsi de pair avec le bonheur et l’accomplissement professionnel. Les deux intérêts censés prendre la même direction, ne vont-elles pas que dans un sens ? Le salarié peut-il vraiment trouver sa place dans ce mode de fonctionnement ?

Selon des sondages, certains salariés avouent être plus sereins au travail, et se sentent plus impliqués et épanouis dans leurs missions quotidiennes, par rapport à un mode de fonctionnement plus traditionnel. Ils se sentent plus valorisés et reconnus pour leurs exploits, plus écoutés par la hiérarchie et investi d’une réelle confiance. Les conditions et les relations sont plus libres et un climat plus calme et bienveillant.

Un semblant d’idéal :

Il est vrai que ce modèle pourtant si idéal présente également quelques formes de désavantages pour le salarié. En effet, cette « souplesse » peut également être ressenti comme une forme de pression déguisée. Le salarié se sent obligé d’adhérer à l’idéal fixé par l’entreprise, sans forcément partager les idées, participer à des réunions après le travail, accepter de partager sa vie privée avec l’entreprise, prendre part dans des projets instaurés par l’entreprise par dépit. Certes, sous un regard externe, cela peut paraitre amusant et ludique, néanmoins si l’on regarde sous un autre angle, ce phénomène peut être qualifié d’infantilisant, impertinent voir non professionnel. Chaque individu est différent, et le bonheur pourtant si mis en avant, ne semble pas être une véritable réalité pour tous.

Un modèle certes mais qui ne convient pas à tous :

Le bonheur est tellement mis en avant que toute idée contraire est source de critique pouvant mener jusqu’à la sanction. La culture du bonheur est du bien-être devient le seul mot d’ordre sans aucune autre forme d’expression, prenant ainsi quelque part une forme de contrainte, voire d’injonction pour ceux qui ne s’y reconnaissent pas ou ne s’approprient pas cet idéal. Il peut dans le cas inverse, se produire un effet de surinvestissement, lorsque le salarié, s’identifie à l’excès vis-à-vis de l’entreprise. La surcharge de travail, espace de vie privée restreint, cercle d’amis constitué uniquement de collègues de travail, participation à des projets pour la cohésion d’équipe, la volonté de se dépasser, toute cette accumulation peut conduire à terme jusqu’à l’extrémité de la dépression nerveuse.

Pistes de réflexion :

L’initiative de la culture au travail est certes une idée qui est à la base honorifique. Cependant il faut l’employer à bon escient et veiller à ne pas dépasser les limites du cadre de travail et surtout tenir compte de la volonté de chacun. Imposer, n’est nullement la solution, ni pour la productivité de l’entreprise ni pour le bien-être du salarié. C’est en repensant les conditions de travail dans sa globalité, que l’entreprise pourra cultiver le véritable bonheur de ses salariés, instaurer moins de contrainte, donner plus de confiance avec un management approprié, une rémunération adéquate, ce sont ces aspects qui contribuent pleinement à l’épanouissement professionnel.

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