N’est-il pas vrai que plus on est heureux et serein, plus on se porte bien ? Peut-être pas toujours. Il a été démontré que se sentir bien peut aussi avoir un côté plus sombre, et que la recherche du bonheur peut parfois vous rendre déprimé et sans espoir… et donc moins heureux. Trop de gaieté peut vous rendre crédule, égoïste, moins performant, et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La sérénité, un idéal qui rend malheureux ? Découvrez-en plus dans cet article dédié.
Les philosophes des siècles derniers comme les plus anciens ont toujours évoqué le bonheur et sa poursuite. Et nombreux sont ceux qui proclamaient déjà dans le passé que trop de bonheur était néfaste, tout comme la recherche constante de cet état. Dans cette vision, tout comme on recherche l’amour, la meilleure façon d’être heureux réside dans le fait de ne pas rechercher le bonheur.
Les valeurs et les sentiments humains ne sont pas figés à jamais, il est donc facile de supposer que le bonheur a toujours été considéré comme le bien suprême. Certaines valeurs, comme l’honneur ou la piété, ont perdu de leur importance, tandis que certaines émotions, comme l’acédie (le sentiment d’apathie), ont entièrement disparu. Le langage que nous utilisons pour décrire nos valeurs et nos émotions, ainsi que les sentiments eux-mêmes, sont instables. Tout comme l’est le bonheur. Le bonheur, et les sentiments positifs en généraux sont instables, et ressentir des émotions négatives ou un “manque de bonheur”, que certains peuvent aussi qualifier de “vide” est tout à fait normal. Il est sain, et même nécessaire de savoir accueillir ses émotions, même les plus négatives, et de ne pas les réprimer.
Essentiellement, trouver le bonheur n’est pas un accomplissement en soi, mais plutôt une conséquence d’un ensemble d’expériences continues et un état d’esprit. De nos jours, le bonheur est souvent (sur) commercialisé comme un objectif en soi, ce qui explique qu’il soit souvent confondu. Achetez X et vous serez heureux. Découvrez Y et vous serez heureux. Mais le bonheur ne s’achète pas et ne s’obtient pas.
Les sociétés modernes considèrent le bonheur comme le nom d’un sentiment de contentement ou de plaisir, et une vision du bonheur comme un bien suprême doit accorder une valeur suprême aux états psychologiques. La psychologie positive et les livres de développement personnel promettent de débloquer cet état psychologique. Cependant, les philosophes ont tendance à être sceptiques quant à cette vision du bonheur, car les humeurs sont changeantes et les causes parfois inconnaissables. En guise d’alternative, ils posent une question plus générale : qu’est-ce qu’une bonne vie ?
La réponse à cette question serait une vie passée à faire des choses qui vous plaisent et qui vous apportent du plaisir. D’une certaine manière, ce serait une bonne vie que de passer sa vie à éprouver du plaisir, sans pour autant rechercher constamment ce plaisir. Toutefois, la maximisation du plaisir n’est pas la seule option. La vie est pleine de douleur, même pour les plus fortunés. Une perte, une déception, une blessure ou une maladie peuvent provoquer une douleur physique ou mentale, comme l’ennui, la solitude ou la tristesse. Il est impossible d’échapper à la douleur.
Les individus qui se sentent obligés d’être heureux ou qui pensent que les autres autour d’eux le sont plus, sont plus susceptibles de considérer les expériences et les émotions négatives comme des signes d’échec. En effet, elles se mettent une trop grande pression sur elles-mêmes. Cela ne produit alors que de la frustration, et donc, moins de bonheur. En fait, de nouvelles recherches suggèrent que les émotions négatives peuvent stimuler le bonheur, tandis qu’une autre nouvelle étude suggère que les situations stressantes ou désagréables peuvent aider les personnes à faire face aux mauvaises nouvelles et épreuves de la vie. En outre, l’échec peut servir de grande source d’apprentissage et d’évolution positive.
L’échec serait donc essentiel à l’innovation, à l’apprentissage et au progrès. Toutes les entreprises qui réussissent savent que l’échec fait partie de la voie du succès, et nous devons donc savoir comment bien réagir à l’échec. Pour ce faire, il faudra probablement un profond changement des mentalités, une société qui accepte les émotions négatives et les expériences imparfaites.
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