Le secteur de la santé est bien positionné pour être la méga tendance des années 2020 grâce aux vents contraires démographiques, à l’augmentation des dépenses de santé, à des bénéfices solides et à une innovation de pointe. Mark Denham, Responsable actions et gestionnaire du portefeuille Carmignac Portfolio Grandchildren chez Carmignac, partage ses points de vue sur un secteur qui offre de nombreuses opportunités d’investissement.
À mesure que la population vieillit, que les maladies chroniques se multiplient et que la médecine progresse, les entreprises du secteur de la santé se trouvent au cœur de plusieurs changements structurels majeurs qui affectent la société. Dans ce contexte, le secteur offre de nombreuses opportunités d’investissements à long terme, de nombreuses entreprises dégageant des bénéfices solides et des marges bénéficiaires élevées. De plus, l’intelligence artificielle étant amenée à aider les médecins et les chercheurs à prendre des décisions davantage fondées sur des données, les perspectives de croissance du secteur restent convaincantes.
Le secteur de la santé est divisé en plusieurs industries différentes ; des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux aux assureurs et aux hôpitaux, et chacune d’entre elles présente des dynamiques différentes. Ces différents sous-secteurs offrent non seulement un large éventail d’opportunités d’investissement, mais ils peuvent également servir d’outil intéressant pour la construction de portefeuille, notamment en période de ralentissement économique.
Les individus ont besoin de soins médicaux indépendamment du climat économique. De fait les investissements dans le secteur de la santé sont moins sensibles à la volatilité du marché par rapport à d’autres secteurs d’activités. En outre, les services de santé contribuent tout naturellement à améliorer le bien-être et le niveau de vie, répondant par la même occasion à la demande croissante des investisseurs en matière d’investissements socialement responsables.
Au-delà du segment bien connu des produits pharmaceutiques – qui représente 40% du secteur MSCI Healthcare – et qui est généralement considéré comme défensif par les investisseurs, il y a le segment des biotechnologies qui présente un profil très différent. Les entreprises de biotechnologie ont tendance à offrir un profil de croissance élevée, mais la plupart d’entre elles sont petites et à un stade précoce, ce qui signifie qu’elles pourraient être déficitaires pendant des années, et présenter encore plus de risques avec la possibilité que certains produits en développement ne soient jamais mis sur le marché. Dans les mois à venir, le secteur devrait bénéficier à la fois d’une croissance résiliente aux États-Unis et de baisses de taux qui pourraient relancer l’intérêt du secteur et les activités de fusion-acquisition.
D’autres sous-secteurs offrent un profil de croissance régulière et séculaire, à des valorisations attractives, comme les instruments pour les sciences de la vie. Le secteur a souffert d’un phénomène de déstockage des consommables, de nombreux clients finaux ont passé des commandes superflues durant la pandémie. Nous arrivons à la fin de ce phénomène et les inquiétudes sont déjà intégrées dans les prix. La question n’est donc pas de savoir s’il y aura une reprise, mais plutôt quand elle se produira.
Un thème dominant dans les discours de santé publique est le traitement de l’obésité. Avec plus d’un adulte sur huit dans le monde en surpoids et près de la moitié des Américains qui devraient être obèses d’ici 2030, les dépenses de santé liées à ces pathologies devraient augmenter.
Le marché des médicaments GLP1, qui se sont révélés très efficaces dans le traitement de l’obésité, devrait atteindre 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires au début des années 2030. La part de marché devrait être répartie de manière relativement égale entre Novo Nordisk et Eli Lilly, les deux principales entreprises à l’origine de ces médicaments. Wegovy (Novo Nordisk) ou Zepbound (Eli Lilly) permettraient une économie nette (coûts hospitaliers, etc.) d’environ 8 200€ (soit environ 7 000 £) par patient, selon un rapport récent du NHS britannique.
Toutefois, le défi consiste à convaincre les assureurs et les gouvernements du monde entier de couvrir le coût de ces médicaments, qui sont souvent hors de portée de la plupart des gens. Pour y remédier, les médicaments amaigrissants doivent offrir des avantages supplémentaires pour la santé. Par exemple, lors des résultats préliminaires d’un essai de phase avancée, le médicament Wegovy de Novo Nordisk a pu montrer une réduction de 20 % des événements cardiovasculaires, c’est-à-dire des crises cardiaques et des AVC[1], chez les personnes traitées par des médicaments amaigrissants par rapport à un placebo.
Malgré les fortes performances enregistrées ces deux dernières années dans le domaine de l’obésité, nous pensons que les deux leaders continueront à se développer. Les prévisions des analystes n’ont pas entièrement pris en compte la dynamique actuelle des prescriptions de médicaments contre le diabète et l’augmentation significative de l’offre de médicaments contre l’obésité, qui a répondu à la demande croissante en 2024 et au-delà.
Les changements structurels à long terme et l’innovation à court terme constituant de puissants vents contraires pour le secteur, il est clair que les services de santé peuvent représenter une véritable source d’alpha pour les investisseurs. Et, compte tenu de l’ampleur du secteur, de ses particularités et de ses multiples moteurs de performance, il constitue un terrain fertile pour les investisseurs, tant du point de vue des fondamentaux que de la diversification des portefeuilles.
[1] accidents vasculaires cérébraux
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