Photo Marie Beuzelin © M Home
International Leader: Comment analysez-vous l’évolution récente du marché immobilier sur la Côte, entre Genève et Lausanne ? Quels sont les facteurs clés qui le dynamisent ?
Marie Beuzelin: La Côte bénéficie d’une position exceptionnelle : située à un carrefour stratégique, à seulement 20 minutes de l’aéroport international de Genève et au cœur d’un axe économique dynamique reliant deux métropoles majeures, la région bénéficie d’une accessibilité remarquable. Cet avantage logistique, facilitant les déplacements professionnels et personnels, se combine harmonieusement avec un environnement offrant une qualité de vie recherchée. Le calme ambiant, la proximité de la nature et un cadre de vie plus serein que les centres urbains attirent une clientèle diversifiée, allant des professionnels travaillant à Genève en quête de tranquillité résidentielle aux nouveaux arrivants en Suisse séduits par cet équilibre entre dynamisme économique et douceur de vivre.
Cette combinaison unique de facteurs a engendré une demande structurellement forte sur le marché immobilier de la Côte. L’attrait pour un cadre de vie préservé, tout en restant connecté aux opportunités économiques des grandes villes, exerce une pression constante sur l’offre de biens disponibles. De plus, la perception de prix immobiliers légèrement plus abordables qu’à Genève renforce l’intérêt de cette zone pour un large éventail d’acquéreurs.
International Leader: Dans un contexte économique volatile, comment anticipez-vous l’évolution des prix ? Assistons-nous à un ralentissement des transactions ?
Marie Beuzelin: Les prix restent stables, mais le rythme des ventes a changé. Avant la guerre en Ukraine, un bien se vendait en 3 à 6 mois ; aujourd’hui, il faut compter 6 à 12 mois, même pour un bien correctement valorisé. Cette évolution ne signale pas nécessairement une crise de la demande, qui demeure robuste, ni une flambée des taux d’intérêt, restés relativement contenus. Elle témoigne plutôt d’un marché en transition, où la confrontation entre les aspirations des vendeurs et les évaluations bancaires conservatrices introduit une friction nouvelle, prolongeant inévitablement les délais de conclusion. Par ailleurs, cette nouvelle temporalité du marché immobilier invite à une réflexion stratégique approfondie pour les acteurs du secteur. La valorisation des biens doit désormais intégrer une anticipation plus fine des évaluations bancaires, sous peine de voir les transactions s’enliser.
Parallèlement, l’exigence accrue des acheteurs, moins enclins à faire des compromis sur la qualité ou l’emplacement, souligne la nécessité pour les vendeurs de présenter des offres irréprochables ou d’ajuster leurs attentes en conséquence. Dans ce contexte, l’agilité et la capacité d’adaptation des agences immobilières, capables d’accompagner vendeurs et acquéreurs à travers ces nouvelles complexités, deviennent des facteurs clés de succès.
International Leader: Le marché suisse voit coexister grands groupes et petites agences indépendantes. Quelle tendance l’emporte selon vous ?
Marie Beuzelin: Les grands réseaux perdent du terrain. Leurs modèles centrés sur le volume peinent à retenir les talents. En effet, ces derniers attirés par la flexibilité et l’autonomie offertes par des structures plus agiles ou par l’aventure entrepreneuriale individuelle, met en lumière une quête de sens et de personnalisation qui transcende la simple transaction immobilière. Cette fragmentation du paysage, bien qu’annonciatrice d’une potentielle vitalité et d’une diversification des offres, soulève une question cruciale quant à la qualité des services proposés. L’afflux de nouveaux acteurs, parfois dépourvus de l’expérience et du réseau nécessaires, pourrait introduire une disparité de compétences préjudiciable à la confiance globale du marché.
Dans ce contexte de redistribution des cartes, les agences à taille humaine, à l’instar de M Home, semblent capitaliser sur des atouts intrinsèques tels que la personnalisation de la relation client et une expertise pointue du marché local. Cette approche, axée sur la compréhension fine des besoins individuels et une connaissance approfondie du tissu territorial, constitue un avantage compétitif significatif face à des géants dont la rigidité structurelle les rend plus vulnérables aux évolutions des attentes des professionnels et des clients.
International Leader: Vous insistez sur la dimension humaine. Comment concilier relation de proximité et exigences techniques du métier ?
Marie Beuzelin: C’est justement la combinaison des deux qui fait la différence. Un client ne choisit pas un professionnel pour sa seule bienveillance, mais pour sa capacité à résoudre des problèmes complexes – succession, divorce, optimisation fiscale. Avec 20 ans d’expérience et un brevet fédéral, je peux offrir les deux : une expertise solide et un accompagnement sur mesure. Les grandes régies, par leur logique industrielle, peinent à s’adapter à ces attentes. Or, un projet immobilier reste une aventure émotionnelle avant tout.
International Leader: Quelles prestations distinctives proposez-vous pour vous démarquer ?
Marie Beuzelin :Je travaille l’exclusivité, avec une approche « full service » : En me concentrant principalement sur les mandats exclusifs de recherche et de vente de biens, je cultive une relation privilégiée qui me permet d’opérer comme véritable architecte de projet – depuis la phase de recherche ou de valorisation jusqu’à la finalisation transactionnelle. Cette intégralité de service, qui inclut systématiquement le home staging dans mon offre, repose sur une philosophie simple : transformer chaque propriété en récit désirable tout en garantissant une parfaite adéquation entre les aspirations du client et les réalités du marché.
Par ailleurs et contrairement aux approches transactionnelles classiques, je fais également bénéficier à mes clients un accès privilégié à un réseau d’artisans, de juristes et de conseillers fiscaux, d’architectes, etc – chaque recommandation étant le fruit de collaborations éprouvées. Cette intégration verticale me positionne moins comme une simple intermédiaire que comme une véritable chef d’orchestre capable de synchroniser l’ensemble des expertises nécessaires à la réussite d’un projet immobilier, qu’il s’agisse d’optimiser une vente, de négocier un achat ou de valoriser un patrimoine.
International Leader: Comment voyez-vous l’évolution du métier de courtier à l’ère de l’intelligence artificielle ?
Marie Beuzelin: L’IA optimisera certaines tâches (valorisation, visites virtuelles), mais ne remplacera jamais le conseil stratégique. Les situations complexes – successions, divorces – exigent une écoute active et une capacité d’adaptation.
M Home mise sur l’authenticité et la proximité. C’est ce qui fera la différence demain : des professionnels capables d’allier data et empathie, dans un marché où chaque projet reste une histoire unique.
À propos de M Home : Fondée par Marie Beuzelin, l’agence allie expertise technique et approche humaine, avec un ancrage fort principalement sur la Côte genevoise et vaudoise et en Suisse romande.
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