S’il y a quelques années de cela, les principaux critères qui poussaient les candidats à postuler étaient le salaire et les perspectives d’évolution, ils sont aujourd’hui supplantés par d’autres aspirations. A l’origine de ce changement de paradigme, se trouve une quête d’accomplissement dans tous les aspects de la vie, qu’elle soit privée ou professionnelle. Pour les actifs de tous âges, hommes et femmes confondus, l’épanouissement personnel a relégué la sécurité de l’emploi au second plan. Le choix d’un emploi devient le fruit d’une réflexion impliquant de nouveaux paramètres.
Certains métiers, jadis plébiscités, ne font plus rêver. Par exemple, devenir fonctionnaire n’est plus aussi prisé que par le passé. Les professions susceptibles d’allier passion et compétences, comme cuisinier ou vétérinaire, ou encore le secteur du voyage, ont en revanche le vent en poupe, ainsi que l’artisanat. Ce désir de combiner travail et plaisir s’accompagne d’un besoin de bienveillance dans les rapports entre collègues, comme de la part de la hiérarchie. La dimension sociale de l’emploi prend ainsi le pas sur son aspect purement économique.
La moitié d’entre elles disent rencontrer des difficultés pour concilier travail et vie de famille, mais leurs doléances portent également sur les obstacles les empêchant de progresser professionnellement. Le salaire moyen des femmes en France est en outre, selon l’INSEE, toujours inférieur de 19 % à celui des hommes. Elles sont plus nombreuses que les hommes à plébisciter les PME/TPE, principalement pour des questions de proximité et de flexibilité des horaires. Une entreprise à taille humaine, peut aussi avoir un côté rassurant, même si, comme le rappelait la secrétaire d’État Marlène Schiappa: « 80 % des entreprises qui ont déjà été sanctionnées pour non-respect de leurs obligations en matière d’égalité femmes-hommes sont des PME ». Loin d’être spécifiques à la France, l’égalité professionnelle et la mixité sont des thématiques transversales dans le cadre de la mobilisation des outils de la politique d’emploi et du FSE (fonds social européen).
Un bon tiers des employés déclarent trouver leur travail ennuyeux. En cause, les tâches répétitives et rébarbatives, dans lesquelles ils trouvent peu d’intérêt. Beaucoup seraient même prêts à changer d’orientation professionnelle, y compris en acceptant une baisse de salaire, preuve que le confort matériel n’est plus une priorité absolue. La question du sens est très prégnante, notamment au niveau des engagement affichés de l’entreprise sur certains sujets comme l’écologie.
Cette attente d’une dimension sociale et responsable est particulièrement importante concernant les grands groupes, qui séduisent encore environs 15 % des français, pour les possibilités qu’ils offrent en matière de formation, mais aussi de rémunération et d’avantages. Ils sont en revanche pointés du doigt pour leur rigidité en termes d’horaires et de hiérarchie. Les entreprises de moins de 250 salariés leur sont préférées à une large majorité, parce qu’on leur prête une certaine souplesse. Une petite ou moyenne structure est plus propice à une certaine autonomie. La qualité de vie au travail est devenue aujourd’hui une condition essentielle.
Si les moins de trente ans envisagent plus facilement que leurs aînés de se lancer à leur compte, le CDI a toujours la cote pour plus des 3/4 des français. Pourtant, 2019 marque une année historique, puisqu’il s’est créé en France pas moins de 815.000 entreprises de toutes formes juridiques, microentreprises, entreprises individuelles et sociétés. Ce chiffre constitue un record absolu, mais si créer sa propre société est devenu bien plus simple que par le passé, sa pérennité est aussi davantage sujette à caution. En effet, 50 % des nouvelles entreprises disparaissent avant d’atteindre leur sixième année, alors que 25 % d’entre elles déclarent forfait au bout de deux ans. Un bon accompagnement permet cependant de réduire les risques d’environ 20 %.
Seuls 6 % des français s’estiment aujourd’hui pleinement satisfaits du poste qu’ils occupent. Il est pourtant possible de tenter d’améliorer ses conditions de travail. Cela s’appelle le job crafting et permet d’adapter son poste à sa propre vision des choses en tenant compte de ses besoins et de ses aspirations. Il faut pour cela développer une bonne connaissance de soi et prendre conscience que le travail idéal n’est pas une chimère, mais qu’il faudra sans doute l’inventer en se fixant des objectifs pour améliorer sa vie professionnelle.
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