Plus de deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, on constate une augmentation importante de la représentation des femmes aux postes de direction. Ces changements apportent une évolution concernant la vision de ce que signifie « diriger une entreprise », et permettent de modifier certaines croyances sociétales. Dans le monde de l’entrepreneuriat moderne, les femmes ont-elles les mêmes attentes et les mêmes aspirations que les hommes ? Tour d’horizon sur la question dans cet article.
Un grand nombre de recherches montrent que les femmes dirigeantes sont confrontées à plus d’attentes que les hommes : la nécessité d’être chaleureuses et sympathiques, mais aussi compétentes et rigoureuses. Ces qualités sont souvent considérées comme opposées, bien que les deux côtés puissent parfaitement être accordés.
Les attentes sociétales quant aux femmes sont profondément ancrées, et c’est tout un système de pensée qui en est responsable, à la fois concernant ce qui définit un bon dirigeant que ce qui définit le fait d’être une femme. Ainsi, les femmes qui réussissent dans leur carrière sont confrontées à des exigences parfois paradoxales et plus de tensions.
La vraie question est de savoir si tous les commentaires négatifs ou hésitants adressés aux femmes seraient les mêmes s’il s’agissait d’hommes. En effet, plusieurs études américaines ont montré que l’on attendait des performances plus complexes de la part des femmes : exiger tout en se souciant des autres, être autoritaire tout en étant participative, défendre ses intérêts tout en servant les autres, et rester distante tout en adoptant une attitude accessible. Mais, de leur côté, que veulent les femmes ?
De manière générale, les hommes cherchent à gravir les échelons et à avoir une belle carrière, en se concentrant totalement sur leurs objectifs et accéder à des rôles importants. Les femmes souhaitent la même chose, avec souvent quelque chose en plus : elles n’aspirent pas pour autant à abandonner tout le reste en fonçant tête baissée. Chaque individu est différent, mais il est question ici de tendances sociétales.
Dans notre société moderne, la femme qui réussit professionnellement est souvent vue comme celle qui renonce à sa vie familiale et personnelle, comme si le fait de concilier les deux n’était pas possible. Ce constat peut s’expliquer par une vision très masculine de la direction d’entreprise : travail acharné, hiérarchie marquée, attitude stricte et souvent avec peu d’empathie. Heureusement, ce modèle de management autoritaire laisse de plus en plus de place au management participatif et à l’écoute de l’humain.
Les mentalités évoluent et laissent place aux aspirations réelles des femmes dirigeantes : un équilibre entre une carrière réussie et une vie personnelle épanouie. Ce modèle est tout à fait réalisable, à condition de faire évoluer ces exigences sociétales. De plus, les femmes désirent une vision d’entreprise qui appréhende davantage l’avenir, pour se concentrer sur leur énergie et leur engagement. Si les leaders masculins peuvent être trop stratégiques et peu émotifs, les leaders féminins peuvent être plus émotifs et personnels. Pour tous les genres, c’est l’intelligence émotionnelle qui permet d’équilibrer ces deux polarités.
Les qualités que l’on retrouve davantage chez les femmes leaders sont la communication, l’empathie et l’écoute des autres, qui sont d’excellentes qualités pour construire des équipes soudées et plus engagées dans le devenir de l’entreprise. Les femmes aspirent généralement à créer une cohésion de groupe, plutôt que l’individualité qui peut caractériser le masculin.
Les hommes ont tout autant besoin de cet équilibre que les femmes. Tous les individus, peu importe le genre, ne peuvent s’épanouir dans un quotidien où le travail prend toute la place. Toutefois, les hommes ont majoritairement tendance à vouloir consacrer plus de temps à leur développement professionnel et à toutes les actions qui en découlent.
Ils sont facilement prêts à mettre de côté certains aspects de leur vie personnelle, tandis que les femmes vont naturellement équilibrer les deux et valoriser le relationnel et l’épanouissement au travail. Encore une fois, chaque individu aura ses propres aspirations, mais les recherches ont démontré ces tendances majeures.
Finalement, la grande problématique concerne les exigences sociétales qui « emprisonnent » les femmes dans des conceptions erronées de ce qu’implique réellement la direction d’entreprise, et de ce qu’une femme « doit » accepter. Ce qui est sûr, c’est que la société évolue, et que tout porte à croire que l’avenir comptera davantage de femmes dirigeantes.
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