Au-delà des fluctuations géopolitiques, l’investissement global : un horizon sans limites

6 février 2024

Au-delà des fluctuations géopolitiques, l’investissement global : un horizon sans limites

Photo Roy Leckie © BNY Mellon

Par *Roy Leckie, Gérant de portefeuille chez Walter Scott (BNY Mellon IM)

A l’orée de 2024, les actions américaines semblent bien placées pour prolonger leur emprise sur les marchés internationaux, une prédominance entamée il y a une décennie. Cette suprématie découle de plusieurs éléments clés : une économie robuste, des valorisations en constante progression, en particulier dans le secteur technologique, et la persistance de la vigueur du dollar. Les investissements américains continuent de favoriser largement le marché intérieur, minimisant ainsi leur exposition à l’échelle internationale. Les nombreux conflits géopolitiques en cours dans le monde ne font qu’ajouter du poids à leur position. Toutefois, malgré cette apparente stabilité, des observateurs avertissent que la période prospère des bourses américaines pourrait connaitre des fluctuations à l’avenir, soulignant ainsi l’importance d’une diversification adéquate des portefeuilles vers les marchés internationaux.

Maintenir une approche diversifiée

Il existe deux raisons bien distinctes, mais étroitement liées, pour lesquelles les investisseurs devraient conserver en tout temps une exposition à la fois aux marchés actions américains et aux marchés internationaux. La première est le principe bien connu de diversification des portefeuilles, qui représente aujourd’hui l’un des fondements de la réflexion des investisseurs. Correctement réalisée, la diversification peut potentiellement permettre d’augmenter le rendement attendu d’un portefeuille avec un même niveau de risque.

Il y a 70 ans, lorsque Harry Markowitz qualifiait la diversification de « seul repas gratuit en finance », il évoquait des avantages en termes de risque/rendement qui découlent de l’achat d’actifs non corrélés. Si, de nos jours, la corrélation entre les États-Unis et les autres marchés développés est relativement élevée, de sorte que les avantages de la diversification sont moindres qu’il y a des décennies, les investisseurs qui s’aventurent dans les régions émergentes obtiennent pour leur part des bénéfices plus concrets. L’investissement à l’échelle mondiale présente un avantage résiduel en termes de diversification que les investisseurs devraient donc s’efforcer d’exploiter.

A la recherche des meilleures opportunités d’investissement

Le deuxième argument, et le plus convaincant, en faveur d’une stratégie d’investissement mondiale, est la liberté de rechercher les meilleures opportunités de rendement, quel que soit l’endroit où elles se trouvent. En d’autres termes, pourquoi ne voudriez-vous pas avoir accès à l’ensemble le plus large possible d’opportunités ? Aucun pays n’a le monopole de l’excellence des entreprises.

D’autant plus que bon nombre des entreprises les plus intéressantes n’ont pas, ou peu, de concurrentes américaines : tout comme il n’existe pas d’équivalents internationaux aux mastodontes de la Silicon Valley, quid des pairs américains des célèbres maisons de luxe françaises et italiennes ? Ou de l’épargne et de l’assurance en Asie ? Ces entreprises réalisent par ailleurs une part conséquente de leur chiffre d’affaires en dehors de leur marché domestique. Ainsi, il est peu probable que vous investissiez dans une entreprise japonaise d’automatisation pour son exposition à l’économie nationale ou dans un laboratoire pharmaceutique danois uniquement pour les opportunités qu’il offre dans le domaine de la santé au niveau local.

L’étendue d’un monde connecté

En fin de compte, aucune exposition aux États-Unis ne peut offrir une protection totale contre les défis géopolitiques. Penser le risque Chine-Taïwan comme un simple problème asiatique négligerait les répercussions importantes sur les entreprises de la tech américaines, étroitement liées aux fabricants de puces taïwanais. Il est essentiel de comprendre comment ces risques touchent les entreprises d’un point de vue opérationnel, influent sur les marchés boursiers, et finalement, impactent nos portefeuilles. Bien que la mondialisation semble ralentir, le monde reste étroitement connecté.

* À propos de l’auteur: Roy Leckie a rejoint l’équipe de Walter Scott, une filiale de BNY Mellon IM, en 1995 et est devenu Directeur Exécutif en 2008. Il est également coprésident du comité de gestion des placements de Walter Scott et responsable du service à la clientèle au sein du conseil d’administration. Tout au long de sa carrière chez Walter Scott, il s’est spécialisé dans la sélection de titres et la gestion de portefeuille.

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