Achèteriez-vous une robe numérique ?

9 novembre 2022

Achèteriez-vous une robe numérique ?

Seriez-vous prêt à acheter une robe numérique ? Voici la question que s’est récemment posée la créatrice Roksanda. En effet, lors de la London Fashion Week et en collaboration avec Clearpay, la designer serbe a lancé l’une de ses créations exclusives en une série de NFT (des jetons non fongibles). La robe, qui a pu être admirée en vrai au cours de la finale du défilé Roksanda automne/hiver dernier, peut également être achetée en ligne sur le site internet de la créatrice. Cet achat peut être effectué soit sous la forme d’un NFT pour 5000 £, soit sous la forme d’un rendu 3D pour seulement 25 £. Cet événement marque ainsi l’entrée de Roksanda au sein du métavers et d’un marché en pleine expansion !

Suite à la présentation de la robe, le PDG de The Business of Fashion, Imran Amed, a analysé la façon dont la mode numérique ainsi que le métavers allaient façonner l’avenir de ce secteur. En comparant l’arrivée du métavers à la naissance d’Internet, certains intervenants ont d’ailleurs mentionné qu’ils estimaient que la mode avait été relativement lente à saisir les nombreuses opportunités offertes par le commerce digital. Une erreur que ce marché souhaite à tout prix éviter cette fois-ci.

Des enjeux de taille

C’est donc ainsi que les robes virtuelles ont peu à peu commencé à faire leur apparition il y a quelques années dans le monde des NFT. Ces derniers représentant un nouveau moyen de communication apprécié des grandes marques de luxe qui cherchent sans cesse à renouveler l’intérêt de leurs clientèles.

Pourquoi une personne désirerait-elle acquérir une robe numérique ? La question est légitime et les réponses diverses. Nous pouvons commencer par citer l’existence d’applications disponibles dans certains médias sociaux et qui permettent notamment, grâce à l’utilisation de certains filtres et de la réalité augmentée, la publication d’une photo sur laquelle l’utilisateur apparaît en train de “porter” le vêtement numérique.

À ce jour, l’application la plus importante de cette mode virtuelle réside toutefois dans l’univers des jeux en ligne au cours desquels les joueurs cherchent à personnifier leurs avatars en leurs achetant plusieurs tenues numériques. Et bien qu’il soit assez rare que des plateformes de jeux telles que Roblox ou Fortnite soient mentionnées lors des discussions quant à l’avenir de la mode, ces jeux en ligne constituent néanmoins un exemple idéal des secteurs dans lesquels la mode numérique a déjà commencé à prospérer.

Un marché en plein essor !

Lors de cette Fashion Week, la PDG du British Fashion Council, Caroline Rush, a adressé un message clair à toutes les marques de mode dans le monde qui considèrent appliquer la mode virtuelle à leurs offres actuelles. Estimant que pas moins de 10 à 15% des garde-robes pourraient bien devenir numérique dans un proche avenir, elle leur a ainsi conseillé de ne pas attendre les bras croisés mais de se lancer au plus vite dans cette nouvelle aventure. Car bien qu’un tel pourcentage puisse s’avérer difficile à concevoir, de nombreux facteurs convaincants promettent un essor de taille à la mode numérique.

Pour commencer, une prise de conscience toujours plus importante de l’impact destructeur de la surproduction au sein de l’industrie du textile. En effet l’acquisition de styles numériques contribuerait grandement à amoindrir la problématique des déchets et de la surconsommation. De plus, comme l’a souligné le PDG de l’Institute of Digital Fashion Elliot Young, la mode numérique offre aux créateurs des moyens sans pareil en vue de générer et de pouvoir analyser des réactions en amont de la part de leurs clients face à de nouvelles collections. Et ce, avant même la production physique des différentes pièces. 

Enfin, dans un contexte où de nombreuses marques de mode sont encore confrontées à des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de production en raison de la crise sanitaire, la mode numérique pourrait leur permettre de soumettre davantage de nouvelles idées et projets innovants à leurs clientèles. Le tout d’une façon bien plus rapide et facile que s’ils ne s’appuyaient que sur la production physique de vêtements.

  • Pour poursuivre votre lecture : “Mode « à la demande » : comment offrir un début de rédemption à l’industrie textile”

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