J’entends souvent parler des métiers du marketing et de la communication comme de cultes de l’image parfaite voire surfaite, des icônes retouchées sur papier glacé ou de valeurs d’entreprises qui relèvent davantage de l’alibi que de la pratique quotidienne. L’authenticité serait-elle impossible dans ce monde pour les marques et les individus ?
Ras-le-bol de la manipulation
Les scandales secouent les marques, notamment dans la grande consommation, saturant les médias et les réseaux sociaux d’informations négatives et contradictoires. Cela génère la méfiance des consommateurs, ce qui n’est ni bon ni mauvais en soi, puisqu’il est plus que temps que les foules se réveillent et que chacun redevienne acteur de sa propre consommation. Étiquetage flou ou incomplet, slogans trompeurs, emballages qui jouent la séduction, tous les artifices et dérives du marketing sont dans la nature. Pas étonnant de s’exposer aux foudres des consommateurs qui se sentent floués, non respectés par ces monstres de la grande distribution qui se fichent bien de la santé publique, puisque leur fonction n’est autre que de satisfaire des actionnaires – « business is business »…
Changer d’état d’esprit
La force des réseaux sociaux oblige aujourd’hui les marques à être attentives à leur image, aux messages qu’elles diffusent et qu’elles génèrent. Un consommateur aux posts négatifs peut grever salement la réputation d’un produit ou d’une enseigne, distributeur ou producteur.
J’aime à croire que le changement de paradigme, qui émerge suite aux diverses crises économiques mondiales et aux problèmes de santé publique dus à la mal-consommation, entre autres, pousse les consommateurs, distributeurs et producteurs à se poser les bonnes questions. L’image lisse ne saurait plus duper personne.
Alors en tant que consommateur, que voudrions-nous voir dans nos assiettes, dans nos garde-robes et autres ? Comment pouvons-nous agir pour consommer plus éthiquement, plus sainement pour nous-mêmes et pour la planète ? Et en tant que producteur ou chef d’entreprise, comment formuler une offre qui gagne la confiance du consommateur à juste titre ? Une affaire de positionnement, un choix stratégique.
Vers une image authentique
La question doit être tranchée, c’est une sorte d' »éveil commercial ». Soit nous voulons en tant que dirigeant commercer dans le respect du client et de son intégrité, tout en prenant en compte l’impact de notre sur l’environnement, soit pas. Mettre l’humain et son écosystème au cœur du business est l’une des clés du commerce durable. Mais durable veut-il dire authentique ? Cela dépend de notre aptitude à la sincérité.
Une image authentique se fondera ainsi, et ce n’est bien sûr qu’un point de vue, sur un positionnement éthique, des relations commerciales pérennes, et sur une manière de commercer qui tienne compte du bien commun. Ainsi le marketing 3.0 va dans le sens des travaux conjugués de l’Université de Saint-Gall et de la Business School de Lausanne, s’appuyant sur la nécessité de produire des produits et services en adéquation avec les besoins réels du marché (et de la planète). De grands labels se sont p.ex. regroupés au Swiss Green Economy Symposium à Winterthur en novembre dernier pour en débattre. Parmi eux, des enseignes engagées à différents niveaux selon leur politique en durabilité, telles qu’ABB, Schneider Electric, AXA Winterthur ou encore Tyre Recycling Solutions, une startup de recyclage de pneus qui a créé un business model inspirant et réellement régénératif.
Nous suggérons donc une stratégie de crédibilité pour l’innovation de produit et services crédibles, chacun ainsi pourra ainsi les commercialiser et les communiquer en toute authenticité. Un leader authentique est inspirant, il peut devenir un créateur de tendances et de courants de pensée. A méditer en cette fin d’année.
Pour poursuivre :
Durabilité 3.0 http://www.truebusinesssustainability.org/contact-…