l’impact de la politique commerciale continue d’alimenter l’incertitude quant à la trajectoire future de sa politique
Par Michael Krautzberger, CIO Public Markets chez AllianzGI, en amont de la réunion de la Fed des 17 et 18 juin 2025
Le consensus du marché pour la croissance du PIB réel américain en 2025 est passé de 2,2 %[1] au début de l’année à seulement 1,2 %. La pause tarifaire de 90 jours et le retour à une base de 10 % ont calmé le marché à court terme, tandis que les espoirs de négociations commerciales bilatérales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux présentent également des perspectives moins pessimistes pour le commerce mondial que ce que l’on craignait au début du mois d’avril. Entre-temps, les droits de douane de Trump ont également été repoussés par les tribunaux américains.
Les récentes données macroéconomiques américaines ont été mitigées, reflétant les annonces de droits de douane et leur annulation partielle. Dans les mois à venir, nous verrons dans quelle mesure la faiblesse des récentes données d’enquête se traduira dans les données réelles ; après tout, les consommateurs américains verront toujours leurs revenus réels comprimés par la hausse des prix. Sur le front de l’inflation, l’indicateur d’inflation préféré de la Fed – l’inflation cœur PCE – s’est orientée dans la bonne direction avant l’annonce des tarifs douaniers, augmentant de 2,5 % a/a en avril, et les dernières données sur l’inflation cœur de l’Indice des Prix à la Consommation ont également apaisé certaines craintes du marché quant à la trajectoire de l’inflation à court terme. Toutefois, les attentes des consommateurs en matière d’inflation sont encore proches des sommets atteints depuis plusieurs décennies, ce qui souligne la prudence de l’approche politique à court terme de la Fed.
Alors que l’administration américaine souhaite recentrer le discours sur les marchés, en mettant moins l’accent sur les droits de douane et davantage sur des politiques favorables à la croissance, telles que les baisses d’impôts et la déréglementation, les marchés obligataires s’inquiètent également de la viabilité budgétaire des États-Unis. En mai, Moody’s est devenue la troisième grande agence de notation à abaisser la note de crédit du gouvernement américain, passant de la note maximale AAA à une note inférieure d’un cran, Aa1. En outre, un projet de loi budgétaire américain a franchi son premier obstacle à la Chambre des représentants, contenant une série de réductions d’impôts non financées ; bien que le projet de loi soit susceptible de subir quelques amendements avant de passer au Sénat et d’être promulgué par le président Trump, il souligne l’inquiétude croissante des investisseurs quant aux perspectives budgétaires de certains des principaux marchés.
Le contexte macroéconomique laisse la Fed dans l’expectative ; les commentaires récents ont mis en évidence une réticence à modifier l’orientation de la politique à court terme compte tenu de l’incertitude accrue quant à la croissance et à l’évolution de l’inflation. Par ailleurs, les pressions politiques exercées pour qu’elle assouplisse sa politique continuent de soulever des questions quant à la crédibilité de la politique américaine.
Nous restons d’avis que la meilleure expression de ces risques macroéconomiques et de marché est la pentification de la courbe des rendements américains et nous préférons être short sur le dollar américain.
[1] Toutes les données proviennent de Bloomberg, 12 juin 2025
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