Par Prof. Dr. Jan Viebig, Chief Investment Officer d’ODDO BHF SE
« La baisse du taux d’intérêt de la BCE de 0,25 point de pourcentage est justifiée, même à ce niveau. Le taux de la facilité de dépôt, qui permet à la BCE de piloter sa politique monétaire, est désormais de 3,25 pour cent.
Malgré cette nouvelle baisse des taux directeurs, la politique monétaire de la BCE reste restrictive. Le taux de la facilité de dépôt reste supérieur au taux neutre, auquel la politique monétaire n’a d’effet ni expansif ni restrictif sur l’économie. C’est pourquoi cette baisse du taux d’intérêt sera probablement suivie d’autres.
Cette baisse du taux d’intérêt est particulièrement justifiée par le recul de l’inflation. En septembre, le taux d’inflation annuel de la zone euro était de 1,8 %, contre 2,2 % en août et 4,3 % en septembre 2023.
Une baisse plus importante des taux d’intérêt aurait comporté des risques, étant donné que l’inflation de base dans la zone euro reste à 2,7 pour cent, ce qui est supérieur à l’objectif d’inflation à moyen terme de la BCE de 2,0 pour cent.
Il ne faut pas sous-estimer les risques d’inflation qui continuent de peser sur l’économie. Les prix de l’énergie, en particulier, sont difficiles à prévoir et comportent des impondérables pour la politique monétaire, compte tenu des nombreux risques géopolitiques. C’est pour ces raisons que je considère que l’orientation de la BCE, dictée par les données, est la bonne.
Avec cette baisse des taux, la BCE a devancé la Réserve fédérale américaine (Fed) pour la deuxième fois dans ce cycle de taux. A l’avenir, la BCE devrait également agir plus rapidement que la Fed, car la dynamique économique aux Etats-Unis reste plus élevée que dans la zone euro ».
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