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Par Christian Scherrmann, économiste américain
Généralement, la première réunion du FOMC de l’année porte davantage sur des questions d’organisation, telles que la rotation des électeurs, que sur des changements de politique révolutionnaires. Cependant, après que les marchés ont identifié un pivot dovish lors de la réunion de décembre et que les banquiers centraux se sont efforcés de le repousser, la prochaine réunion est également une excellente occasion de gérer davantage les attentes. Très probablement, les banquiers centraux voudront insister à nouveau sur leur position « attendre et voir si l’inflation se ralentit vraiment davantage », qui dépend des données, mais non sans reconnaître les progrès récents en matière de désinflation. Selon nous, tout optimisme concernant les progrès en matière d’inflation n’est qu’une justification du fait que les taux d’intérêt sont effectivement suffisamment élevés, du moins pour l’instant.
Toutefois, ce discours doit être bien nuancé, car les marchés ont tendance à surréagir à tout ce qui pourrait être perçu comme dovish. Tout nouvel assouplissement non désiré des conditions financières résultant d’une telle interprétation complique inutilement les choses pour les banquiers centraux. Nous constatons déjà que les attentes de réduction des taux se reflètent dans des indicateurs de sentiment plus optimistes. Quoi qu’il en soit, l’inflation reste « élevée » et les marchés du travail robustes ne permettent pas encore d’anticiper un refroidissement accéléré des prix des services de base.
À l’avenir, l’inflation, en particulier celle des services de base, pourrait être un peu plus irrégulière que par le passé, du moins pendant un certain temps. En tout état de cause, de nombreux risques subsistent de part et d’autre, et nous savons, depuis la dernière réunion, qu’ils font l’objet d’une longue discussion. En termes de gestion interne, la rotation des votes de cette année pourrait faire pencher la position moyenne un peu plus du côté hawkish, ce qui soutiendrait davantage un scénario de hausse pour un peu plus longtemps. Les perspectives de resserrement quantitatif sont une autre question qui sera très probablement abordée dans le cadre de la gestion interne. Ce sujet était très présent dans le compte rendu de la réunion de décembre, mais n’a pas été activement discuté lors de la dernière conférence de presse.
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