Les écarts de performances au niveau mondial donneront le ton en 2024, selon le chef économiste de BNY Mellon Investment Management

17 décembre 2023

<strong>Les écarts de performances au niveau mondial donneront le ton en 2024, selon le chef économiste de BNY Mellon Investment Management</strong>

BNY Mellon Investment Management affirme, dans ses perspectives économiques et financières pour le premier trimestre 2024, que les écarts de performance au niveau mondial sont le phénomène macroéconomique le plus susceptible d’influencer les marchés l’année prochaine, alors que les preuves d’une reprise plus forte qu’attendue aux États-Unis se multiplient et que le Royaume-Uni et l’Europe restent confrontés à de nombreux défis.

Shamik Dhar, l’économiste en chef de BNY Mellon IM, et son équipe du Global Economic and Investment Analysis (GEIA) alertent sur le fait que les rendements des actifs risqués pourraient s’avérer insuffisants en 2024, et que les chances que le ralentissement tant redouté en 2023, mais finalement évité, se produise l’année prochaine sont grandes.

Une récession inévitable en Europe :

  • Historiquement, une période d’inflation à deux chiffres a presque toujours été suivie d’une période de récession. Toutefois, le GEIA estime que les chances qu’il en soit autrement sont beaucoup plus grandes aux Etats-Unis qu’en Europe.
  • L’Europe a multiplié les signaux prouvant que des taux élevés pouvaient pénaliser son économie, souligne Shamik Dhar. Il ajoute qu’une fois le système inflationniste en place, sa dimension psychologique peut mettre du temps à se résorber.
  • Shamik Dhar estime que le Royaume-Uni et l’Europe sont plus concernés par ce phénomène que les États-Unis, en raison de la résistance des salaires réels dans ces régions : lorsque l’inflation accélère, les travailleurs demandent des salaires plus élevés alors que les entreprises cherchent à protéger leurs marges, ce qui crée une spirale inflationniste.

L’exceptionnalisme américain retrouve de la vigueur :

  • Les États-Unis se démarquent de plus en plus de l’Europe en ce qui concerne la récession, l’équipe du GEIA précisant qu’une désinflation totale n’est pas totalement exclue.
  • Alors que les perspectives économiques aux États-Unis se sont améliorées en raison du reflux de l’inflation et d’un ralentissement du marché du travail, le GEIA estime qu’il sera difficile de justifier les valorisations élevées et les fortes perspectives de bénéfice pour 2024 dans un contexte de taux d’intérêts élevés. 
  • Selon ses estimations, en 2024, les taux directeurs pourraient baisser plus lentement que ne l’anticipe le consensus. Cela signifie que les rendements réels sont susceptibles d’augmenter à mesure que la désinflation accélère, limitant ainsi potentiellement la hausse des multiples de valorisation.

Perspectives globales : l’incertitude sur les taux demeure

  • Alors que certains parlent de taux d’intérêts élevés pendant plus longtemps, d’autres les imaginent élevés pour toujours. Le GEIA estime pour sa part que, même si les taux d’intérêt doivent baisser à un moment donné, ils resteront bien supérieurs à ceux observés entre 2008 et 2019.
  • Selon les conclusions de cette étude, un ensemble de facteurs réels, associés à une pression inflationniste sous-jacente plus élevée, indiquent que les taux directeurs s’élèveront en moyenne à 4,5 % ou plus au cours de la prochaine décennie.

Commentant les perspectives d’investissement, Shamik Dhar, économiste en chef, BNY Mellon Investment Management, déclare : « Se positionner sur les écarts de performance d’une région à l’autre sera l’un des principes directeurs de 2024. Les risques macroéconomiques de fin de cycle nous incitent, au mieux, à un optimisme prudent sur les marchés actions, bien que nous considérions les deltas entre les pays comme une opportunité. Nous restons neutres vis-à-vis des marchés émergents et avons une nette préférence pour une exposition aux Etats-Unis et au Japon plutôt qu’à l’Europe et aux autres pays développés.

Concernant les produits de taux, nous continuons de penser que les obligations investment grade offrent des profils de risque-rendement attractifs dans un tel environnement. Nous maintenons une surpondération des obligations souveraines des marchés développés. Avec la fin probable du cycle de resserrement en Europe et la multiplication des menaces sur la croissance économique, nous anticipons des rendements ajustés du risque favorables au cours des 12 prochains mois. La rigidité potentielle de l’inflation en Europe nous empêche d’opter pour une surpondération maximale, mais nous avons une modeste préférence modeste par rapport aux bons du Trésor américain, malgré un rendement inférieur. 

Enfin, nous adoptons une perspective neutre à l’égard des actifs réels et alternatifs, après avoir été surpondérés. Nous nous concentrons sur les actifs moins sensibles à la croissance et/ou qui bénéficient d’une augmentation du risque et de hausses inattendues de l’inflation. »

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