Par Natacha Guerdat, Head of Research, Asteria Investment Managers

Du 30 novembre 2023 au 12 décembre 2023, Dubaï accueillera la 28e session de la COP de la CCNUCC. Agissant comme un bilan quinquennal, les pays devront exposer leurs progrès dans la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris et convenir de fixer des objectifs pour la prochaine décennie.

Afin de mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, le plan d’action climatique devra réduire les émissions de 43 % au cours des 7 prochaines années. Lors de la COP28, le plan consistera à donner la priorité aux efforts visant à accélérer les réductions d’émissions grâce à une transition énergétique pragmatique, à réformer l’utilisation des terres et à transformer les systèmes alimentaires. Ces objectifs doivent ensuite alimenter la prochaine série de contributions déterminées au niveau national.

Le dilemme des combustibles fossiles

Sur une bonne note, l'AIE a récemment partagé une mise à jour sur la projection du pic de consommation pétrolière qu'elle prévoit se matérialiser avant 2030. Ceci est le résultat de divers facteurs tels que l'augmentation des investissements par les gouvernements du monde entier dans les énergies renouvelables en réponse au changement climatique et la crise énergétique alimentée par l’invasion de l’Ukraine. Les États-Unis et l’UE ont lancé des programmes ambitieux pour soutenir la croissance des énergies renouvelables, malgré les critiques de leurs opposants politiques concernant les coûts engendrés.

Alors que les grandes sociétés pétrolières et gazières continuent d’investir dans de nouveaux projets d’extraction, cela pourrait augmenter les risques d’actifs irrécupérables si ces grandes sociétés évaluent mal le marché et la demande future. Pour autant, même avec ce pic de demande, nous sommes encore loin d’atteindre nos objectifs climatiques.

L’ambition et la mise en œuvre doivent être accélérées rapidement

Sans surprise, nous ne sommes pas sur la bonne voie. Les politiques actuelles en vigueur dans le monde devraient aboutir à une hausse d’environ 2,7°C. Non seulement les plans nationaux ne sont pas suffisamment ambitieux, mais leur mise en œuvre est également très en retard par rapport à la planification. Les seuls pays en bonne voie identifiés par le « Climate Action Tracker » pour atteindre l’objectif de 1,5° sont le Nigeria, l’Éthiopie, le Maroc, la Gambie et le Kenya ainsi que le Costa Rica et le Népal.

Nous ne réduisons pas nos émissions de carbone assez rapidement et nous n’éliminons pas suffisamment de dioxyde de carbone de l’air, également appelé élimination du carbone. Certains secteurs de l’économie à fortes émissions sont difficiles, voire impossibles, à suffisamment décarboner pour atteindre notre budget de 1,5 degré. L’élimination du carbone ne remplace pas l’action climatique mais sera indispensable. L’innovation technologique doit être soutenue, mais des investissements suffisants ne seront pas possibles sans un prix réaliste du carbone et sans audace politique. Espérons que cela se produise lors de cette COP28.

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