C’est un fait, beaucoup de milliardaires parmi les plus richissimes donnent une partie de leur fortune à des œuvres caritatives ou bien mettent en place des fondations à but humanitaire. En ce sens, ils suivent bien les prescriptions du célèbre investisseur Warren Buffet qui invite les personnes très aisées à verser plus de 50 % de leur fortune dans le but d’aider les habitants les plus pauvres ou de sauver la planète.
Mais est-ce que ces actions sont totalement désintéressées ? N’y a-t-il pas quelques arrière-pensées afin de profiter de certains avantages fiscaux ? Nous allons tenter de répondre à ces questions dans cet article.
Il y a probablement, à la clé, une volonté profonde de se rendre utile à l’ensemble du monde. En effet, les multimilliardaires ne doivent pas leur fortune uniquement à leur travail acharné : on ne peut pas dire que Bill Gates ou Mark Zuckerberg ont passé plus de temps à œuvrer concrètement que nombre de salariés, cadres ou dirigeants du monde entier. Ils ont bien sûr eu l’intelligence de mettre en œuvre leurs idées ou de percevoir les grandes orientations économiques avant les autres mais surtout, ils ont su faire travailler leur argent en investissant astucieusement.
De plus, Google, Facebook mais aussi Apple, Général Motors, Total et toutes les multinationales doivent leur suprématie à l’investissement professionnel quotidien de nombreux salariés… Il se peut que prendre conscience de cet état de fait pousse les milliardaires à vouloir s’investir dans de « bonnes actions » afin de rééquilibrer un peu la réalité des choses.
Il existe un paradoxe étonnant. Alors que se multiplient les fondations humanitaires, les inégalités entre les personnes ne cessent de se creuser… L’association Oxam précise d’ailleurs que « l’écart entre les riches et les pauvres se creuse chaque année et entraîne d’énormes disparités en termes de perspectives de vie… ».
De plus, la plupart des analystes estiment que 1 % de la population détient plus de richesse que tout le reste de l’humanité… Vincent Edin, journaliste, indique pour sa part que le célèbre ex-patron d’Amazon, Jeff Bizos, « a donné l’an dernier, 200 millions d’euros à Feed America, l’équivalent des Restos du cœur, mais ce n’est rien comparé aux 30 milliards qu’il a gagnés pendant la crise de la covid-19. Et il gagne cet argent sur le dos du dumping fiscal… ».
Ne serait-ce qu’en France, on dénombre plus de 4000 fondations ou fonds de dotation. Parmi elles, plus de 620 ont obtenu le label d’utilité publique. Si l’on connaît bien la fondation Rockfeller ou encore la fondation Bill et Mélinda Gates, des personnages politiques de premier plan comme Bill Clinton ont aussi lancé leur propre fondation.
L’objectif de toutes ces structures est bien sûr d’apporter de l’aide à travers de généreux dons mais également d’oeuvrer à bâtir un monde plus juste, au moins est-ce ce qui est affiché… La fondation de Bill Gates et de sa femme a permis, par exemple, de vacciner des dizaines de milliers d’enfants de par le monde. Mark Zuckerberg a donné de l’argent pour que le continent africain puisse s’engager dans la voie de l’innovation technologique.
De nombreuses critiques s’élèvent pour rétablir une part de vérité : par exemple, derrière les apparentes bonnes résolutions de la fondation Bill Gates, il y aurait une idéologie pro OGM et une volonté d’installer une société hypertechnologique comme l’indique le journaliste Lionel Astruc sur France Inter. On a pu dire également que le milliardaire Georges Soros, à travers sa structure Open Society, travaillait à détruire les fondements de l’Europe et de la famille à travers sa promotion de la culture proavortement et LGBT…
Quoi qu’il en soit, la puissance financière de ces fondations est énorme puisque par exemple, depuis la création de la fondation Gates en 1994, 45 milliards de dollars ont été remis à différentes associations humanitaires, ce qui est équivalent au PIB de la Serbie !
Oui, ce paramètre est à prendre en compte car, que cela se passe aux États-Unis ou en France, les généreux donateurs bénéficient de lois fiscales intéressantes car elles permettent de réduire les impôts dans des proportions importantes.
Jean-Jacques Aillagon, alors ministre français de la Culture, a fait promulguer une loi en 2003 qui permet aux entreprises de réduire le poids fiscal de l’impôt en accordant une réduction de 60 % du montant du don : la seule limite est que cette réduction ne dépasse pas 0,5% du chiffre d’affaires de la société.
En effet, une évolution du droit accorde aux fondations d’utilité publique le droit d’opérer elles-mêmes des actions rémunératrices comme par exemple placer de l’argent ou encore effectuer des prestations de services.
Par ailleurs, aux USA, une fondation à but caritatif peut relever du régime de l’entreprise privée, ce qui évite d’être imposé sur les droits de succession ainsi que de verser un impôt sur les bénéfices effectués.
Pour n’en citer qu’un, Mark Zuckerberg a choisi d’inscrire sa fameuse Chan Zuckerberg Initiative dans ce cadre.
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