Personne n’aime l’échec. Personne n’est fier de dire qu’il n’a pas réussi une tâche ou surmonté un challenge. Pourtant, cela arrive à tout le monde et même de très nombreuses fois pour certains, même parmi des gens très connus ! Or, on ne l’avoue presque jamais alors que l’absence de réussite est le lot quotidien de ceux qui entreprennent. C’est d’ailleurs peut-être la grande différence entre les perdants et des gagnants : les seconds se relèvent après un échec et en tirent des conclusions alors que les premiers s’effondrent s’ils ne réussissent pas immédiatement.
Probablement que cette peur de ne pas réussir est ancrée dans l’inconscient des humains depuis des milliers d’années. On peut en effet penser que cela était lié à une question de survie : dans certains cas, il n’y a pas d’alternative, il fallait vaincre pour continuer à vivre sinon, c’était la mort assurée (pensons aux combats contre les animaux sauvages) ! Heureusement, aujourd’hui, cette question ne se pose plus dans les mêmes termes. Pourtant, on constate que ce qui est perçu comme un échec reste toujours très difficile à avouer aux autres.
Une autre explication est liée à la notion de leadership : en effet, dans l’inconscient collectif, celui qui dirige ne peut et ne doit pas échouer car alors, sa capacité à mener des hommes et des projets serait inévitablement remise en cause. C’est là encore une erreur car le fait de ne pas réussir à un moment donné n’empêche pas la venue de résultats positifs à un autre : citons par exemple le cas de la firme informatique Apple, donnée pour quasiment morte dans les années 90 et qui s’est remontée grâce à l’intelligence de son fondateur, Steve Jobs, revenu aux commandes après un long silence…
Parce que pour paraphraser Freud et sa célèbre découverte de la psychanalyse, il existe toujours un « principe de réalité » malgré nos croyances et nos… envies! Oui, la réalité peut résister non seulement à nos désirs mais même à nos différents plans minutieusement édifiés : qui aurait pu imaginer il y a seulement 18 mois, qu’une pandémie mondiale arriverait et surtout, impacterait aussi durablement l’économie…
Il est évident que parmi tous les entrepreneurs qui ont lancé des projets juste avant l’arrivée du coronavirus, un certain nombre d’entre eux se sont forcément confrontés à l’échec de leur stratégie initiale… Et puis, nous ne pouvons pas maîtriser tous les paramètres qui permettent la réussite car ils sont beaucoup trop nombreux. On peut citer des facteurs de type « macro », comme par exemple l’économie mondiale, les aléas climatiques mais aussi l’avancée des recherches scientifiques par rapport à un thème donné ou encore, la possibilité d’avoir un prêt bancaire important pour financer un développement ou un rachat d’entreprise.
Mais il y a aussi les facteurs de type « micro » comme par exemple l’état de santé du dirigeant ou encore, des grèves ou une dégradation des locaux dûe à des manifestations ponctuelles. Quelque soit son envie d’avancer et de réussir, on se heurtera inévitablement, à un moment ou à un autre, à ces facteurs : ceux-ci vont donc freiner voir rendre impossible une conclusion positive du projet en cours.
Une fois le constat posé que l’échec fait obligatoirement partie du parcours de celui qui veut réussir, la bonne question qui vient ensuite est de savoir comment le recadrer lorsqu’il survient. Premièrement, l’échec, lorsqu’il est analysé correctement, permet d’apprendre beaucoup, à la fois des erreurs que l’on a commises, mais aussi, des points qu’on avait peut-être involontairement occultés. Le créateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba expliquait à ses disciples que « l’échec est la voie du succès. Chaque erreur nous apprend quelque chose ».
Il est nécessaire d’avoir la capacité de faire un pas en arrière et d’analyser ses propres comportements : si l’on en a besoin, faire appel à un consultant ou à un coach professionnels peut se révéler très bénéfique ! L’ancien président français François Mitterand répétait d’ailleurs que : «La pire erreur n’est pas dans l’échec mais dans l’incapacité de dominer l’échec ».
Dépasser l’échec, c’est donc savoir regarder avec lucidité ce qu’on a fait ainsi que prendre en compte les conséquences de nos choix : il n’y a rien de pire que d’accuser perpétuellement les autres ou le système. Si l’on adopte cette dernière attitude, on reste irrémédiablement dans un positionnement qui ne permettra pas de réussir : c’est finalement notre environnement qui décidera pour nous !
Deuxièmement, il faut être capable de comprendre qu’un échec n’est pas la fin de tout mais fait simplement partie du processus de la réussite. Quelquefois, il suffit de changer simplement un des paramètres pour que l’ensemble du projet se transforme et aboutisse positivement.
Il s’agit donc d’être mobile dans sa tête et capable de changer de direction si les obstacles semblent trop importants. Winston Churchill répétait souvent : « le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le courage de continuer qui compte ! »
L’échec ne signe pas la fin d’une aventure mais au contraire, peut être une véritable occasion de rebondir si l’on a en soi la force de ne pas rester abattu par l’absence de réussite et surtout, si l’on sait analyser les points « négatifs » afin de les recadrer ou de les contourner : l’expérience de beaucoup d’entrepreneurs montre que si on ne baisse pas les bras et que l’on reste lucide, la réussite est au bout du chemin…
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